La coalition menée par l'Arabie saoudite a de nouveau frappé vendredi la rébellion chiite dans le sud du Yémen. Le conflit entre rebelles et fidèles du président yéménite n'épargne pas les enfants: selon l'ONU, 115 d'entre eux ont péri dans les hostilités.
La coalition a lancé à cette date des raids aériens pour soutenir les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi et contrer les rebelles Houthis. Ceux-ci menacent de prendre le pouvoir dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
L'Iran chiite est accusé de soutenir militairement les rebelles, mais Téhéran dément, assurant ne livrer qu'une aide humanitaire. Neuf navires iraniens soupçonnés par les Etats-Unis de transporter des armes à destination des insurgés ont fait demi-tour vendredi alors qu'ils faisaient cap sur le Yémen.
Les Houthis ont pris la capitale Sanaa en janvier et sont ensuite descendus vers le sud du pays, jusqu'à entrer dans Aden, la grande ville du sud. Le président Hadi s'y était réfugié avant de s'exiler vers l'Arabie saoudite, comme le reste du gouvernement.
Enfants soldats
A Genève, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a indiqué vendredi qu'"au moins 115 (enfants) ont été tués et 172 mutilés", selon un bilan arrêté au 20 avril. Selon l'agence onusienne, plus de la moitié ont été tués lors de bombardements aériens.
Le bilan réel est sûrement plus élevé, parce que des vérifications sont encore en cours, a assuré l'UNICEF. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état jeudi d'un bilan global de 1080 tués et 4352 blessés - civils et militaires - depuis le 19 mars.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) souhaite venir en aide à 2,5 millions de personnes dans le pays entre mai et juillet. Le manque de carburant pourrait toutefois mettre à mal ces opérations.
Malgré l'annonce mardi par Ryad de l'arrêt des raids aériens intensifs de son opération, la coalition a poursuivi ses bombardements sur des positions des rebelles et de leurs alliés. Une dizaine de raids aériens ont été recensés vendredi, après une vingtaine la veille.
Saleh appelle au retrait
Selon des diplomates occidentaux, les quatre semaines de bombardements aériens n'ont eu qu'un impact limité sur les unités des milices chiites, mobiles et légèrement armées. Les raids ont en revanche fortement affaibli les unités loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et alliées aux Houthis.
Ali Abdallah Saleh a d'ailleurs pressé les rebelles d'appliquer la récente résolution du Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir l'arrêt des raids aériens arabes, selon un communiqué lu à la télévision. "Je les exhorte à se retirer de toutes les provinces, spécialement d'Aden", la principale ville du sud du pays, a ajouté le communiqué.
L'ex-président Saleh a aussi appelé à la reprise du dialogue inter-yémenite, prônant "la "réconciliation" dans son pays ruiné par la guerre.(Ats)