Plus de 30.000 enseignants ont quitté le secteur de l'éducation nationale, dont plus de 90% dans le cadre du départ en retraite anticipée. C’est une véritable saignée qui n’est pas sans répercussions. En effet, le ministère s’est retrouvé du jour au lendemain confronté à un problème de manque d’enseignants.

Ce qui a poussé les responsables de l’Education à puiser dans les listes d’attentes des admis au concours de recrutement de l’été dernier, voire même de recruter en dehors de ce cadre pour certaines matières, comme les mathématiques et la physique.

Nécessité d’improviser des solutions face au déficit provoqué par ces départs aussi massifs qu’imprévus. Mais pourquoi plus de 30.000 enseignants ont décidé de rendre le tablier ? Un ex conseiller du ministère de l’Education, interrogé par Algérie 1, nous donne des éléments d’explication.

« A mon avis, c’est l’appel d’air créé par la multiplication des écoles privées et les cours particuliers qui sont derrière ce départ inédit ». Comment ? « la grande partie de ces enseignants vont aller dans des écoles privées ou faire des cours particuliers qui pour beaucoup vont gagner plus qu’ils ne gagnent actuellement. Cela leur permet d’arrondir leur fins de mois avec une retraite qui représente à peu près 80% de leur dernier salaire et les gains des cours particuliers. Je les comprends aisément, surtout que le pouvoir d’achat a baissé avec le double effet de l’inflation et de la dévaluation du dinar » indique notre interlocuteur.

"La suppression de la retraite anticipée, à compter de janvier 2017, y est aussi pour grand-chose dans la décision de ces enseignants qui entendent profiter de cette opportunité, plutôt que d’être contraint à attendre encore plusieurs année pour atteindre les 6o ans, l’âge légal de la retraite, à partir de 2017" ajoute l'ancien conseiller.