Le MSP réunit aujourd’hui son conseil consultatif à Alger. Une réunion qui va durer trois jours selon des sources proches de cette formation politique qui traverse une grave crise de turbulences qui pourrait se solder in fine par un crash.
Le parti avait certes connu des problèmes d’ordre organique, du reste propres à toutes les formations politiques, mais c’est la première fois que la crise a atteint un tel seuil. Si bien que Abou Djara Soltani, le chef du parti a dû interrompre mercredi dernier un voyage au Maroc à l’invitation du parti islamiste au pouvoir pour rentrer d’urgence et tenir le lendemain un bureau national dont le seul point à l’ordre du jour est l’examen du cas Amar Ghoul.
On se souvient que la réunion de ce bureau national s’est achevé par un communiqué sibyllin dans lequel la direction du parti avait demandé aux militants de s’en remettre aux organes internes de communication pour avoir les bonnes informations et ne pas croire tout ce qui s’écrit dans la presse au sujet du parti.
Mais le contenu de ce communiqué a été démenti dans le courant de la semaine. Car on sait désormais de sources sûres que le ministre Amar Ghoul a définitivement rompu les liens avec son ex-parti politique. Il a démissionné le 16 juillet et sa lettre de démission a été déposé il y a quarante huit heures, selon des informations rapportées par le journal Al Nahar.
Ce journal citant le ministre lui-même indique que ce dernier « n’est plus concerné par ce qui se passe au sein du MSP, il n’a plus rien à voir » tout comme il considère la réunion du Madjliss Echoura comme un non événement.
Le ministre des travaux publics, qui a réalisé un score spectaculaire lors des législative du 10 mai en arrachant dans le cadre de la liste Alliance Algérie Verte(AAV) pas moins de treize sièges dans la circonscription d’Alger, s’attelle aujourd’hui aux préparatifs de la mise sur orbite de son nouveau parti politique.
Un parti qui se veut « une cadre politique original, ouvert à toutes les compétences algériennes, loin des clivages classiques qui ont jusque-là marqué la scène politique algérienne.
Exit donc Amar Ghoul du MSP. Se pose désormais la question pour les autres ministres, à savoir Benbada, Khanafou et Smaïl Mimoun. Rejoindront-ils le parti de Amar Ghoul avec l’espoir de garder leurs postes de ministres ? C’est ce qui est en train de se dire même si ces ministres étaient présents jeudi dernier à la réunion du bureau national du MSP.
Le tout nouveau parti de Amar Ghoul sera aussi un rassemblement renforcé par des transfuges du parti de Abdelmadjid Menasra, ex-dissident du MSP. Cette crise du MSP qui donne aujourd’hui l’image d’une formation qui fait eau de toutes parts risque de sceller définitivement le sort de Abou Djara Soltani qui, pour l’histoire , sera tenu, en sa qualité de président pour responsable de la cassure du parti légué par Mahfoud Nahnah.