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Hanoune blâme la presse, fustige l'opposition, encense Bouteflika et dénonce l'impérialisme

27-11-2013 21:16  Abbès Zineb

Mme Louisa Hanoune, qui vient d’être élue à la tête du Parti de Travailleurs qu’elle dirige de façon autoritaire, a animé aujourd’hui une conférence de presse. Elle s’en prendra violemment à certains journaux, y compris même la très gentille APS, pour avoir dit qu’elle est réélue pour la septièmes fois. Ceci pour la petite histoire.

Sa conférence de presse a été pour elle l’occasion d’un large survol de la situation politique. A commencer par l’élection présidentielle qui polarise depuis des mois le débat politique. Concernant sa propre candidature, elle s’est contentée de dire que dans les recommandations du 7ème congrès "beaucoup de congressistes ont soutenu sa candidature" pour la prochaine présidentielle qu'elle qualifie d'"examen historique" pour l'Algérie. Mais la décision n’est pas encore prise.

Au sujet d’un éventuel quatrième mandat pour le président Bouteflika, c’est motus et bouche cousue. "Nous n'avons aucun commentaire à faire là-dessus", s’est-elle limitée à dire. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller les journalistes habitués à l’entendre soutenir vent debout le quatrième mandat au nom du principe de la souveraineté du peuple et de sa liberté de choisir qui il veut. Pour un nombre de mandats illimité, mais pour une révocation, à tout moment : tel est le crédo de Mme Hanoune, qui a un peu titillé le président Bouteflika en émettant quelques réserves sur se actions politiques pendant les trois mandats.

En revanche, elle lui décerne la palme du mérite national pour avoir rétabli la sécurité grâce à la politique de réconciliation nationale. Tout comme elle saluera, au plan économique, la consécration de la règle du 51/49 relative aux investissements étrangers en Algérie et le droit de préemption de l’État pour le rachat de Metal Sider et Michelin-Algérie.

En revanche Louisa Hanoune a taillé à la serpe l’opposition, au moment où celle-ci se cherche une voix. Elle l’accuse d’être responsable d’une polarisation dangereuse de l’échiquier politique au moment où le pays, serait, selon elle, dans la ligne de mire des puissances étrangères. "Nous ne soutiendrons jamais un candidat de l'opposition à la prochaine élection présidentielle dont le contexte est caractérisé par une guerre régionale impérialiste qui vise les nations. Notre position sera en toute circonstance indépendante et basée sur les principes fondamentaux du parti qui portent, notamment, sur la défense des intérêts du pays et de sa souveraineté", a-t-elle argumenté.

Puis de marteler encore sur le même registre :"nous sommes contre la bipolarité, contre une élection présidentielle qui propose un candidat du pouvoir et un autre de l'opposition. Cela est dangereux et ouvre la voie aux interférences étrangères pour imposer le candidat qui servira leurs intérêts ». Pourquoi le rejet de la bipolarité ? "Elle est devenue, explique t-elle, une démarche courante pour les impérialistes", citant l'exemple de certains pays arabes, d'Afrique et même d'Europe, qui ont subi les conséquences de ce genre d'élections présidentielles et se sont retrouvés, selon elle, face à de nouvelles crises.

A ce propos, Mme Hanoune a rappelé que le Parti des travailleurs soutenait et défendait la liberté "absolue" de candidature tout comme la pluralité des idées et programmes, en fidélité aux principes de la liberté d'opinion et d'organisation en multipartisme.



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