La wilaya de Tizi Ouzou enregistre annuellement 1000 nouveaux cas de cancer avec un taux de mortalité de près de 50%. Ces statistiques ont été révélées, vendredi, à l'occasion des premières journées de cancérologie, organisées au niveau de l’hôpital privé"Chahid Mahmoudi" (HCM) de Tizi Ouzou.
Le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali qui a assisté à l'ouverture de cette rencontre, a relevé que "l’absence d’un service de radiothérapie au niveau du CHU de Tizi Ouzou, qui assure uniquement des soins de chimiothérapie au niveau de l’unité Belloua, contraint les patients à se déplacer au niveau d’Alger, de Blida, de Sétif et d’autres wilayas du pays en vue de décrocher un rendez-vous" avant de souligner "l'’urgence de livrer le centre anti-cancer (CAC) de Draâ Ben Khedda dans les meilleurs délais". Il a, à ce propos, annoncé que celui-ci sera opérationnel avant la fin de l’année 2017.
La structure, d’une capacité de 140 lits, connait un énorme retard pour diverses raisons. Les travaux de réalisation de cette structure ont été lancés, pour rappel, en mai 2011 pour un délai de 19 mois.
Parmi les raisons de ce retard, figure la question du coût du projet, dont le montant initial était de l'ordre de 3,8 milliards DA avant d'atteindre 5,7 milliards DA après sa réévaluation.
S'agissant, par ailleurs, de l'objectif des premières journées internationales de cancérologie, consacrées aux cancers du sein et du col de l’utérus chez la femme, le président directeur général de l’hôpital, Dr Saïd Mahmoudi a indiqué que "le but recherché était d’expliquer aux femmes algériennes que ces deux atteintes ne sont plus une fatalité à condition d’être diagnostiqués à temps."
Il a rassuré que les structures de santé au niveau national, qu’elles soient publiques ou privées, disposent de grands moyens de prise en charge de cette pathologie. "Nous avons choisi de parler du cancer du sein parce qu’il est la première cause de mortalité chez la femme en Algérie."
Quelques 12.000 cas sont recensés et l’incidence est en augmentation, d’où l’obligation de multiplier les efforts et généraliser le dépistage précoce en vue de rejoindre les pays occidentaux où cette atteinte n’est plus une fatalité et les patientes sont guéries pour la plupart après une période de traitement, a-t-il soutenu.
"C’est aussi une occasion pour les praticiens algériens de bénéficier de l’expérience européenne dans le domaine de lutte contre ce type de cancer tout en faisant transmettre le savoir-faire algérien aux invités venus des pays africains", a-t-il conclu.
Par ailleurs, et lors de cette même rencontre, le Pr Boubrit a déploré, la mauvaise exploitation des équipements médicaux pour la prise en charge du cancer.
"Les structures de santé au niveau national disposent d’un équipement médical très développé mais qui est mal exploité, faute de maîtrise de la technique", a mis en garde le Pr Boubrit en ajoutant que "Nous avons des moyens très développés qui ne sont pas utilisés correctement par manque de technicité."
Selon le même spécialiste, cette mauvaise exploitation se répercute inéluctablement sur la durée et la qualité du diagnostic et par conséquent sur la prise en charge des patients.
Les spécialistes n’ont pas manqué d’insister sur l'impératif d'apporter les correctifs nécessaires à cette situation ainsi que sur le développement des campganes de dépistage notamment du cancer du sein, et ce en vue de faciliter la prise en charge et multiplier les chances de guérison.