L’action des groupes parlementaires de l’opposition, qui ont tenté de bloquer le vote de la loi de finances 2016 (PLF) a eu un grand écho médiatique qui n’est pas d’ailleurs sans liens avec notamment la journée de grève des travailleurs de la SNVI de Rouiba.
Devant cet impact, les deux groupes du FLN et du RND, qui ont voté le projet tentent de voler au secours du gouvernement en tentant de justifier ses choix drastiques. C’est lors d’une séance, présidée mercredi par le président de l’APN Larbi Ould Khélifa. Le président du groupe parlementaire du FLN Mohamed Djemai a mis en relief dans ce sens que la conjoncture économique internationale et nationale "exceptionnelle" exigeait l'intensification des efforts pour faire face à la chute des cours du pétrole qui a influé sur les recettes de l'Algérie.
Pour M. Djemai, le gouvernement a adopté une politique "prudente" pour faire face à cette conjoncture en évitant de "recourir à des mesures draconiennes" estimant que pour sortir de cette "situation difficile", il convient d'accélérer la cadence des réformes institutionnelles, financières et bancaires du pays, prendre en charge les PME, soutenir le secteur agricole et accorder un intérêt particulier aux technologies de l'information et de la communication.
Le chef du groupe du RND M. Guidji abonde un peu dans le même sens en cherchant à convaincre que le PLF 2016 "vise la poursuite du processus de développement national et l'appui au développement social", d'où, selon lui la nécessité de faire "preuve de prudence et d'adopter des mesures spéciales" pour préserver les équilibres financiers, financer le commerce extérieur et poursuivre la mise en oeuvre des programmes de développement.
M.Guidji a estimé dans ce sens que les dispositions contenues dans le projet de loi "sont bien étudiées" les qualifiant de "réponse urgente à la crise" à travers une maîtrise des dépenses publiques et une exploitation exemplaire des ressources budgétaires en vue de "préserver la capacité de l'Etat à maîtriser la balance des paiements", selon lui. M. Guidji a également préconisé la rationalisation des options politiques, économiques et de politique générale et la mise en place de mécanismes efficaces pour développer le système fiscal et rationaliser les systèmes d'aide sociale afin qu'elles soient attribuées aux seuls bénéficiaires.
Les députés de l’opposition qui ont pris part à cette réunion ont réitéré leur rejet du projet devant le président de l’APN. Ils ont par ailleurs tenu une réunion de concertation pour « donner un prolongement à leur action de mardi à l’APN ». En attendant de nouvelles actions de protestation, ils sont décidés d’envoyer une lettre au président Bouteflika pour lui demander de ne pas cautionner cette loi de finances qui, selon eux, « prépare le lit à une révolte sociale prochaine »