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Pleins feux sur Abdelmalek Sellal

02-10-2016 09:37  La rédaction

Le gouvernement Sellal est-il sur le départ ? Pour farfelue qu’elle puisse paraître cette question n’en est pas moins légitime dans le contexte  marqué par des piques aigres douces de certains acteurs politiques qui gravitent autour du centre décisionnel.  Depuis quelques jours, on entend des reproches, et des critiques adressées au gouvernement dont on devine qu’elles visent le Premier ministre,  Abdelmalek Sellal.

La dernière en date est celle du président du Mouvement populaire Algérien (MPA) Amar Benyounès,  qui a écorché son ancien patron. Profitant de la tribune que lui offrait l’université d’été de son parti, l’ex ministre du commerce a asséné qu’il «faut éviter d’apporter des réponses politiques et administratives à des questions économiques».

C’est une critique claire et nette à la démarche d’Abdelmalek Sellal  accusé ici, de se tromper de diagnostic. Autre reproche du chef du MPA au Premier ministre sans le citer ; celui de tenir un discours décalé de la réalité : «Il n’y aura point de solution pour l’économie nationale sans un recours à l’endettement extérieur», a-t-il martelé, pointant ainsi les déclarations récurrentes de Sellal selon lesquelles il n y aura pas de recours à l’endettement extérieur.

Tout le monde connait du reste les relations froides entre les deux hommes qui avaient abouti au renvoi de Benyounès du gouvernement dans le sillage de sa dénonciation de certains concessionnaires automobiles qui faisaient de fausses déclarations et qui ne payaient pas des impôts d’après lui. Ces piques acidulées de Benyounès ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Ahmed Ouyahia qui, souvent, invitait le gouvernement à dire la vérité au peuple s’agissant de la situation financière du pays.

Entre Benyounès et Ouyahia, il y a une sorte de continuum et une cohérence dans le discours qui pourrait s’interpréter comme un forcing pour obtenir la tête de Sellal.

Feux nourris

Le patron contesté du RND est allé ces derniers jours jusqu’à envahir les réseaux sociaux pour sonder les militants sur les choix économiques adoptés par le gouvernement. «Pensez-vous que ce soit une bonne chose pour l’Algérie d’adhérer à l’OMC ? » est entre autres questions posées par le secrétaire général du rassemblement aux internautes. Au delà des réponses de ces derniers, l’opportunité de s’interroger suggère que Ouyahia et son RND ne sont pas sur la même longueur d’ondes que le gouvernement Sellal.

Aussi, même Abdesslam Bouchaoureb qui est l’un des ministres les plus en vue du cabinet Sellal, ne s’est pas empêché de glisser quelques critiques. Lors de son intervention à l’université d’été du Forum des chefs d’entreprises (FCE) le weekend dernier à Constantine, le ministre de l’Industrie a étonné l’assistance en déclarant avoir alerté  le gouvernement sur les prémices d'une crise annoncée quand le baril était à 100 dollars.

Last but not least, le président du FCE, Ali Haddad, a pointé la lenteur dans les réformes économiques estimant que la situation «n’en sera que pire, si on maintient le statu quo». Haddad a plaidé en faveur de «réformes courageuses et profondes» sous le sceau de l’urgence.

Ces quatre discours n’ont pas dû faire plaisir au Premier ministre Abdelmalek Sellal qui doit se sentir clairement ciblé. Ses jours sont-ils pour autant comptés à la tête du gouvernement ? Dans les salons feutrés d’Alger, certains milieux proches du RND pensent qu’il n’est plus l’homme de la situation. Ces mêmes milieux susurrent même que Ahmed Ouyahia se prépare à la succession, pour la... quatrième fois (une abomination !)  au palais de la rue  Dr Saâdane.



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