Le regain de tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran a finalement compromis la conclusion d'un accord contraignant sur le gel de la production pétrolière le 17 avril 2016 et aucune date n'a été fixée pour une nouvelle réunion. Devant éviter des déclarations hâtives, pour étudier l’évolution des prix dans le secteur de l’énergie, on doit s’en ternir aux fondamentaux en plus des enjeux géostratégiques.
1.- L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait prévenu qu'un accord à Doha aurait un impact limité sur l'offre et l'Opep avait fait savoir, avant la réunion, que l'offre excédentaire pourrait encore s'accentuer. L'Organisation Ayant aussi révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2016. Rappelons qu’il s’agissait lors de la réunion non d’une diminution de la production mais uniquement d’un gel, sachant que la Russie et l’Arabie Saoudite avait atteint durant le premier trimestre 2016 un niveau de production rarement égalée. Ainsi, une quinzaine de pays membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont les principaux producteurs --Arabie saoudite et Russie--, étaient représentés à Doha le 17 avril 2016 et ont échoué à se mettre d'accord sur un gel de la production pour soutenir des prix en berne. Selon l'agence de presse russe Ria-Novosti, l'Arabie saoudite a notamment exigé la participation de tous les pays de l'Opep au mécanisme. Selon les agences AFP et Reuters (17/04/2016) les ministres des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole souhaitaient d'abord conclure un accord interne avant de négocier avec les pays producteurs qui ne sont pas partie prenante à l'Opep. Selon le ministre qatari du Pétrole, Mohammed Ibn Saleh Al-Sada et ses homologues du Nigeria et du sultanat d'Oman « il faut davantage de consultation » .
2.- Depuis des années, existe une méfiance entre la Russie dont la production a atteint un niveau jamais égalé entre 2015/2016 et l’Arabie Saoudite et cette entente est contre nature. C’est que nous avons eu le grand absent, les Etats Unis d’Amérique qui est un des plus grand producteur et bientôt un des plus grand exportateur , les cas spécifiques de l’Iran qui a prévenu qu'il comptait avant toute chose atteindre une production de 4 millions de barils par jour et dont le Ministre n’était pas présent à la réunion, et n'envisagerait un gel de sa production qu'une fois ce seuil atteint. Nous avons également l’Irak, concurrent direct de l’Arabie Saoudite avec un coût inférieur de 20%, et la Libye qui ont besoin de financement pour reconstruire leurs économies. Par ailleurs, le déterminant fondamental de la demande d’hydrocarbures qui est la croissance de l’économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport du 12 avril 2016, révisant à la baisse les perspectives de croissance de l’économie mondiale de 3,1 à 3,2% pour 2016 contre une prévision de 3,4% et de 3,5% en 2017. Les tensions financières dans de nombreux pays exportateurs de pétrole réduisent la capacité de ces pays à atténuer le choc, ce qui entraîne une baisse considérable de leur demande intérieure. Il faut être réaliste, ne devant pas s’attendre à une remontée spectaculaire, le prix d’équilibre du pétrole étant fondamentalement déterminé par une entente entre les USA, non concerné par cette rencontre et l’Arabie Saoudite et à un moindre degré par la position de deux autres grands producteurs, l’Iran et l’Irak qui entendent accroître leur production.
Aussi, après l’échec de la réunion du 17 avril 2016, et devant nous en tenir aux fondamentaux, pour ne pas induire en erreur l’opinion publique et caresser du poil le Pouvoir ce qui est contre-productif, , il ne faut pas s’attendre à une remontée spectaculaire des prix du pétrole( c'est fini le cours à plus de 90/100 dollars) devant assister à un nouveau modèle de consommation et du pouvoir énergétique au niveau mondial entre 2020/2030 , contrairement aux prévisions euphoriques de certains experts algériens qui taisonnent toujours sans le cadre d'un modèle de consommation linéaire, devant d’ores et déjà préparer la transition économique tributaire de la transition énergétique.