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Pétrole : Bouterfa aura-t-il la main heureuse ?

10-09-2016 19:09  Rafik Benasseur

Le tout nouveau ministre de l’énergie, Noureddine Boutarfa affiche un optimisme mesuré mais optimisme quand même quant à la possibilité de faire de la réunion informelle d’Alger de l’OPEP, une occasion d’une reprise à la hausse des cours de l’or noir. Ce ministre qui a géré la Sonelgaz pendant une quinzaine d’années, semble avoir le cœur à l’ouvrage contrairement à son prédécesseur Khebri qui était totalement effacé.

M. Bouterfa lui, met énormément d’énergie en multipliant des déclarations et des tractations avec ses homologues des pays producteurs pour les amener à soutenir la position d’Alger qui consiste à réduire les quotas pour booster les prix. Les échos parvenus de Paris et de Moscou sont en tout cas positifs puisque les majors de l’OPEP ont tous adhéré au discours de Bouterfa.

«La réunion informelle des pays de membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (Opep), prévue le 27 septembre à Alger, offrira l'opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole», a-t-il indiqué, à l'APS. Sans doute que Bouterfa ne se serait pas laissé aller à une telle prévision s’il n’avait pas senti que les choses changent au sein du Cartel.

Notre ministre de l'Energie, a révélé vendredi à Moscou que l'Algérie «a une proposition qu'elle soumettra aux participants de la réunion d'Alger». Et d’ajouter : «Nos consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu'il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. C'est déjà un point positif». Croisons donc les doigts avec le ministre en caressant l’espoir que les pétromonarchies vont mettre un peu d’eau dans leur… leben.

Un ministre... énergique

En tout cas M. Boutarfa, pense sérieusement que la rencontre d'Alger «pourrait bien déboucher sur une entente» des acteurs concernés par la question. Le marché du pétrole a connu de fortes perturbations ces deux dernières années, marquées notamment par un déséquilibre entre l'offre et la demande induisant une chute drastique du cours du baril qui avait commencé à baisser en juin 2014, passant d'un peu plus de 110 dollars à 40 dollars.

Et pour réunir les conditions de succès à la réunion de l'Opep d'Alger, le ministre de l'Energie a eu, au cours de cette semaine, des consultations avec ses homologues d'Iran et du Qatar. Il a rencontré vendredi soir le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al-Falih, à Paris, ville qu'il a rallié à partir de Moscou juste après des entretiens avec son homologue russe Alexandre Novak.

Quid du prix idéal pour L’OPEP et pour l’Algérie ? Boutarfa a estimé qu'un prix du pétrole inférieur à 50 dollars «n'était pas acceptable, et n'est favorable ni aux pays producteurs ni à l'économie mondiale dans son ensemble». En revanche, il souligne que le prix «acceptable» devrait se situer entre 50 et 60 dollars. Mais pour ce faire, la réunion d’Alger devra aplanir les dissensions entre les pays producteurs de pétrole notamment entre l’Iran, l’Arabie Saoudite et la Russie.

Le ministre algérien se dit «optimiste», tout en précisant que l’Iran «est en droit d'augmenter sa production mais il est nécessaire qu'il fasse preuve de flexibilité et de responsabilité dans ce contexte-là». Rappelons que la prochaine réunion informelle de l'Opep qui devrait discuter notamment du gel de la production du brut, se tiendra en marge du 15e Forum international de l'énergie (IEF 15) prévu à Alger du 26 au 28 septembre. Et si Bouterfa réussissait là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué ? On ne demande que cela.



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