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Permanences pendant l’Aïd : quand les commerçants défient l’Etat

13-09-2016 11:29  Abbès Zineb

Les habitudes, surtout les mauvaises, ont décidemment, la peau dure. Et pour cause, les commerçants soumis à l’obligation d’assurer la permanence pendant les deux jours de la fête de l’Aïd n’ont pas été au rendez-vous. Pourtant à la veille de l’Aïd, les responsables du ministère du commerce ainsi que ceux de l’organisation nationale des commerçants et artisans algériens ont multiplié les assurances, tout en brandissant des menaces contre les contrevenants.

Une simple ballade à Alger en cette matinée du deuxième jour de l’Aïd de la place des Martyrs à la place du 1er mai, au champ de manœuvres offrent un constat sans appel : la plupart des commerçants ont baissé rideau, mis à part quelques cafés, pourtant non concernés par la permanence. Pas de marchands de légumes, ni d’alimentation générale. Quant aux boulangeries, c’est autant chercher une aiguille dans une botte foin. «Ce n’est pas un refus d’appliquer la loi, on est confronté à un sérieux problème, ceux qui nous fabriquent le pain viennent de l’intérieur du pays, de Jijel, Mila et de Kabylie, l’avant-veille de l’Aïd ils rentrent chez eux pour partager la fête et sacrifier le mouton avec leurs proches », nous confie un boulanger qui a pignon sur rue sur l’avenue Hassiba Ben Bouali.

Même récriminations de la part d’un marchand de fruits et légumes qui renvoie, pour sa part la balle aux grossistes. « Tout ce que j’ai comme marchandise, je l’ai écoulée ces deux derniers jours, comme vous pouvez le constatez, il ne me reste plus que des olives, des dattes et quelques fruits, le marché de gros de Larbâa où on s’approvisionne est fermé jusqu’à demain (mercredi NDLR)) observe t-il non sans regrets.

A l’hôpital Mustapha où nous nous sommes rendus, dans le cadre d’une visite familiale, nous avons rencontré au service d’urologie, des parents d’un patient qui n’ont pas pu acheter des médicaments , au motif que la pharmacie de garde à la place du premier mai pourtant d’astreinte « est fermée ». Une information que nous n’avons pas pu vérifier.

Faut-il donc accepter cet état de fait comme une fatalité sociologique ? Et dire que la direction du commerce de la wilaya d’Alger , par la voix même de son chef de brigade de contrôle et de répression des fraudes, Dahar Aichi avait annoncé la réquisition de plusieurs centaines commerces sur les  45.000 pour la wilaya d’Alger.

Dans ce programme, il y a au moins 485 boulangers sur les 821 exerçant dans la wilaya. Concernant les commerces d’alimentation générale et de fruits et légumes 2477 artisans sont concernés. Pour les laiteries, les onze unités d’Alger sont réquisitionnées également. Et pas moins de 205 agents de contrôle de la Direction du commerce, répartis en brigades d’intervention, devaient faire respecter l’obligation de permanence.

Hélas, ce dispositif n’a pas fonctionné, malgré les menaces de fermetures, voire de lourdes amendes et cette triste situation est la même observée dans toutes les wilayas du pays selon des informations concordantes.



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