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Panama papers/Rym Sellal : montage scandaleux et affabulations grotesques

25-05-2016 11:24  Khidr Ali

Un journal marocain, Le Desk a publié un article signé par un journaliste algérien, indiquant que la fille du Premier ministre Abdelmalek Sellal, figure dans le listing de documents relatif au scandale «Panama Papers».

Ce journaliste, un certain Lyès Hallas, ne signe sur le Desk que des papiers concernant des personnalités algériennes, certainement que, "pense-t-on", qu'un écrit sous la plume d'un algérien dans un journal marocain serait tout à fait  crédible.

Sauf que cette crédibilité est mise à mal, lorsqu'il "omet" de citer Issad Rebrab, pourtant épinglé par un journal roumain lequel est un partenaire de l'ICIJ. L'explication est simple ; ce journaliste avait travaillé à Liberté, propriété du milliardaire, d'où cette "omission".

Ce mélange du genre est de toute évidence suspect, d'autant que lorsque on commence notre lecture, il y a comme un malaise parce que l'article ne s'en tient pas aux faits et uniquement aux faits. Le journaliste fait un procès politique en commençant par extrapoler sur "les relations qu'auraient entretenu son père avec les mis en cause" (dans l'affaire Sonatrach NDLR), puis fait une digression, histoire de donner du crédit à son papier, en reprenant longuement des extraits d'un livre français qui relate l'achat de deux studios à Paris par Rym Sellal, voulant faire accroire que cet achat est un acte illicite et que ceci expliquant cela.

Selon nos propres investigations, il apparait que le nom de Rym Sellal n'existe nulle part sur la base de données du consortium de journaliste ICIJ – (International Consortium of Investigative Journalists), ni dans aucun document provenant du cabinet d'avocats panaméen, Mossack Fonseca. Mieux encore, ce journal marocain ne fait même pas partie des journaux partenaires de l'ICIJ. (Voir la liste des partenaires de l'ICIJ en cliquant sur leur lien https://panamapapers.icij.org/pages/reporting_partners/.)

Autrement dit, les informations publiées par Le Desk n'engagent que leurs auteurs.

Cela étant, le  journal marocain publie à l'appui de son réquisitoire, deux documents scannés. L'un est un fax qui prétend (mais sans preuves) avoir été envoyé par un certain M. Guignet. Le deuxième est un PV d'une réunion du Conseil d’Administration et aucun de ces deux documents ne porte la signature de Omar Habour ou Rym Sellal. Ce qui vient à l'esprit c'est que ces documents sont des faux ou à tout le moins des documents où "on" a modifié les noms.

Comment peut-on établir une procuration sans pièces justificatives, lesquelles doivent impérativement prouver l'’identité officielle (passeport), l'adresse de résidence et une preuve d'adresse résidentielle, comme une facture d’électricité etc...

D'ailleurs, après avoir tenté de faire accroire que le célèbre cabinet d'avocats Mossack Fonseca, une véritable institution, un Etat dans l'Etat, a été soi-disant pris de "panique", à cause de  l'affaire Sonatrach, le journaliste reconnait lui-même que les incriminés "N'ont (pas) fourni toute la documentation nécessaire à leur traçabilité" et avoue finalement "Que le dossier de Rym Sellal est quant à lui resté désespérément vide." D'où des questions légitimes sur ce journaliste, qui travaillait dernièrement dans un site électronique algérien, avant d'être viré pour avoir entrainé son journal dans une procédure judiciaire.

Il est clair que ce journaliste n'a pas écrit pour son propre compte, d'où le choix troublant d'un journal marocain. Un écrit qui s'apparente à de la calomnie, où se mêlent dénigrement, allégations, artifices, mauvaise foi, tromperie, mensonges, accusations sans preuves, altération des documents, déformation des faits, faux et usage de faux...

Le summum de la malhonnêteté est atteint lorsqu'il écrit à la fin de son écrit "Le Desk n'a pas réussi à la joindre". L'auteur essaie par  ces quelques mots de s'en tirer par une pirouette, tentant de démontrer son "objectivité", du genre "j'ai essayé de la joindre pour avoir son avis en vain". Comme s'il était écrit sur le front de la mise en cause, qui est une parfaite inconnue,  "Fille de Sellal, peut être jointe au Palais du gouvernement."

Si l'on voulait une preuve des manipulations journalistiques, cet écrit du journaliste algérien dans un journal marocain en est la quintessence ! Un bijou de mensonges ciselé main pour lecteurs attardés !



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