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Ouyahia verrouille le nouveau bureau national et met le cap sur les législatives de 2017

04-06-2016 13:36  Abbès Zineb

La première session du conseil national du RND, issu du dernier congrès, s’est soldée par une résolution politique dans laquelle est évoqué en priorité la situation prévalant aux frontières. Elle est qualifiée de « préoccupante » et « dangereuse » pour notre pays au vu de l’afflux d’armes et de drogues canalisées par les réseaux du crime transnational.

Aussi le RND salue-t-il « la mobilisation de l’Armée Nationale Populaire, et se félicite des importants résultats qu’elle réalise dans la destruction des résidus du terrorisme à l’intérieur et dans la protection des frontières, et l’assure de son plein soutien ».

En rapport avec la situation sécuritaire dans les régions frontalières, le RND lance un appel à ses militants et aux populations, résidant dans les wilayas frontalières, « à redoubler de vigilance pour contribuer à la sécurité de notre Patrie et à la préservation des personnes et des biens ». L’instance du RND souligne aussi « la poursuite et même l’intensification de tentatives de déstabilisation du pays et notamment de ses institutions », invitant encore les militants à un travail de sensibilisation de la population « face aux actions subversives de mercenaires politiques, soutenus par des puissances étrangères, pour semer les germes de la sédition dans certaines régions du pays ».

A ce propos, le Conseil national du RND rend hommage au président Bouteflika tout en exprimant son soutien « dans l’action qu’il dirige pour que l’Algérie continue d’avancer sur la voie du développement, dans la stabilité et dans l’unité. S’adressant en particulier à l’opposition, le parti d’Ahmed Ouyahia réitère sa « disponibilité » au dialogue avec tous les partis politiques, y compris de l’opposition, autour de projets ou de démarches respectueuses de la Constitution et des Institutions de la République.

Sur le plan économique, les contraintes financières, auxquelles est confronté le pays, du fait de la chute des prix des hydrocarbures, sont mentionnées  dans la résolution politique qui met en relief la marge de manœuvre dont dispose l’Algérie « grâce aux sages décisions financières prises durant la décennie précédente. Et tout en se félicitant de la Tripartite qui "s’ouvre demain pour acter le nouveau modèle économique", le CN du RND appelle à une concentration de l’effort public vers l’entretien et une meilleure exploitation des infrastructures des services publics, ainsi que sur le développement local de proximité aux profits des quartiers urbains et des localités rurales qui accusent encore un déficit en matière de raccordement au réseau routier, à l’eau potable à la santé et autres besoins essentiels pour les citoyens.

Fidèle à sa position, le RND invite à la prudence en ce qui concerne le recours aux emprunts extérieurs auxquels appellent certaines voix, car, est-il expliqué dans la résolution, « de telles solutions de facilités risquent d’hypothéquer demain, la souveraineté économique du pays et d’entraîner des conséquences sociales dramatiques pour la population ». La résolution s’achève par un autre appel dès à présent à une « rationalisation des subventions publiques de sorte à les concentrer graduellement sur les citoyens aux faibles revenus ou démunis et garantir ainsi la pérennité de la politique de justice sociale et de solidarité nationale ».

Cette première session du CN du RND a vu aussi la désignation d’un bureau national où l’on retrouve tous les proches d’Ahmed Ouyahia, comme Abdeslam Bouchouared, Miloud Chorfi, Nouara Djaffar, Azzedine Mihoubi, Khaldi Boumedienne, Seddik Chihab (hospitalisé à Paris, suite à une attaque cardiaque).

En revanche, les opposants à Ouyahia sont laminés. Pas plus que d’anciens ministres comme Mohamed Chérif Abbas, Abdelkrim Harchaoui, Mohamed Tahar Bouzeghoub, Chérif Rahmani et Aboubakr Benbouzid. En tout, c’est un bureau national composé de 21 membres dont une proportion de femmes. En revanche, pas un seul représentant de la Kabylie dans ce bureau national. Ainsi donc Ahmed Ouyhaia, revenu par la grande porte verrouille son Conseil national et met déjà le cap sur les législatives de 2017, en attendant sa conférence de presse de dimanche.



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