Ahmed Ouyahia s’est déplacé samedi à Oran dans le costume de professeur d’histoire pour rafraîchir un peu la mémoire des étudiants sur le parcours de l’Algérie. Invité dans le cadre de la 17ème université d’été de l’Union générale des étudiants algériens, en présence du ministre de la formation professionnelle et celui des Moudjahidines, il fait un long détour par l’histoire pour tenter de démontrer que la situation actuelle des algériens, malgré les premiers effets de la crise, est bien meilleure que ce qu’était celle de leurs aînés lors de la colonisation.
« Nous devons retourner à l’histoire pour comprendre le prix de l’indépendance, je vous rappellerais les efforts de l’Algérie indépendante, ses nombreuses et multiples réalisations, alors que certains disent que le pays n’a rien fait pour eux », dira t-il dans une salve contre ceux qu’il ne cesse d’appeler « les partisans du nihilisme ».
Il énumérera les écoles et les universités construites tout au long des années d’indépendance, précisant que « le nombre actuel d'étudiants inscrits dans les différentes universités est quelque chose comme deux millions, alors qu’ à l’indépendance ils étaient en tout et pour tout quelques dizaines ».
Pour Ahmed Ouyahia, « le pouvoir colonial n’a rien laissé derrière lui. Il faut être fier de ce qui a été accompli et pour la jeunesse, le défi c’est l’avenir ». Le chef du RND, tout en demandant aux étudiants d’ « être fiers de ce qui a été accompli, de mesurer à sa juste valeur la situation sociale qui est la leur », il les a invité à relever les défis de l’avenir .« La justice sociale que certains demandent s’obtient par le travail et la modernité », assenne t-il en demandant aux étudiants de « prendre en charge les réformes qui s’imposent au pays pour le moderniser politiquement et économiquement ».
Et d’ajouter à ce propos : « C’est à vous les jeunes de savoir mettre en valeur les atouts face aux enjeux des mutations, chaque civilisation a connu sa renaissance ».
Le patron du RND plaide ensuite les vertus de l’unité face aux menaces qui pèsent sur le pays. « Même s’il existe plusieurs partis politiques dans le pays, il n’existe qu’une seule Algérie » affirme Ahmed Ouyahia qui soulignera aussi le rôle du peuple et sa nécessaire mobilisation pour prémunir le pays des tentatives de déstabilisation.
Il revient à l’actualité pour parler justment du coup d’Etat avorté en Turquie. « Le coup d’Etat en Turquie a échoué parce que la population était debout, elle s’est mobilisée dans la rue. Le président Erdogan a alors parlé devant près de 10.000 personnes en faisant comprendre à ce peuple qu’il n’avait pas d’autres demeures. Quand le peuple se mobilise face aux dangers qu’il ressent il est plus fort que l’OTAN, plus fort que tout, qu’il y ait ou non de l’argent, c’est cela la solution », dira-t-il aux journalistes qui l’interrogeaient à la fin de son intervention.