Sa mainmise sur l’appareil du RND, désormais consacrée, Ahmed Ouyhaia va entamer « la tournée des popotes » qui le mènera dans plusieurs wilayas avec en point de mire la préparation des législatives de 2017. Première escale : Boumerdès où le secrétaire général a rencontré les militants de son parti et les entretenir de l’état du pays. Tout en assurant que « les institutions du pays fonctionnent normalement, sous la direction du président Bouteflika », Ahmed Ouyahia a axé son propos sur l’économie qui est actuellement au cœur du débat politique, à cause de la crise.
Optimiste à souhait, le chef du RND estime que l’Algérie a les moyens de s’en sortir. Et de préciser que ce ne sera pas par l’effet de quelques miracles, mais par la prise de mesures que l’Algérie doit prendre en toute souveraineté, faute de quoi elles lui seront dictées par le FMI. Et Dieu sait tout le bien que pense de cette institution le chef du RND. « Le petrole à 100 dollars, c’est du passé » dira-t-il en insistant sur la nécessité de dire la vérité aux citoyens, de leur expliquer l’urgence à revoir les choses .
« De toute manière, si on ne prend pas les devants, c’est le FMI qui va faire le ménage à notre place, donc il vaut mieux qu’on nettoie notre maison par nos propres mains ». Ouyahia demandera à ce propos aux militants de son parti de se faire l’écho de ce discours auprès de la population, leur recommandant d’utiliser les réseaux sociaux .« Il faut désormais travailler avec ces outils technologiques, car les prochaines échéances seront rudes ». Les prochaines échéances sont les législatives et il prédit que « la compétition sera très rude et l’argent sale sera au rendez-vous ».
A propos de la fameuse règle 51/49 qui régit l’investissement étranger, Ahmed Ouyahia s’en fait l’avocat en citant des exemples de partenariat avec des étrangers qui ont donné des fruits, comme par exemple le partenariat SNVI/Mercedes. Pour Ouyahia, « ce sont les spéculateurs, les trafiquants de tous bords qui sont contre cette loi ». Ce n’est pas cette loi qui pose problème ajoute-t-il, mais la bureaucratie.
Au sujet de la suppression de la retaite anticipée, le chef du RND défend la décision de la Tripartite tout en s’attaquant aux partis politiques et aux syndicats qu’il accuse de faire de la politique politicienne. Pour Ouyahia, cette forme de retraite met en péril les capacités financières de la Caisse des retraites. « C’est la CNAS qui est venue en aide à la CNR pour éviter les problèmes aux retraités », confiera-t-il en rappelant dans quel contexte historique est apparue cette forme de retraite, en vertu de l’ordonnance 971/13 ».
Pour la suppression de cette retraite, le chef du RND annonce que même l’âge de la retraite à 60 ans doit être revu à la hausse, citant les exemples du pays où la retraite est à 65 ans. Ce sont donc ces mesures, entre autres, qui doivent être prises, à côté de la révision de la politique des subventions. Sinon le FMI les imposera, avertit le chef du RND.