Le ministre de la jeunesse et des sports, Ould Ali El Hadi a dénoncé, mardi, ceux qui prônent l'autonomie en Kabylie, sans citer les partisans du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), les accusant de provocation après leur appel à une marche pour demain dans les villes de Tizi Ouzou, Bouira et Bejaia à l'occasion du 36e anniversaire du printemps berbère d'avril 1980.
Intervenant sur les ondes de la radio de Tizi Ouzou, où il était en visite de travail, le non moins ancien animateur du Mouvement Culturel Berbère (MCB), qui était à l'origine du printemps d'avril 1980, a soutenu qu'aujourd'hui que Tamazight est constitutionnalisée comme langue nationale et officielle dans la dernière constitution il n' y aucune raison de marcher pour la revendiquer.
Faisant allusion à la marche du MAK, il n'a pas manqué d'avertir qu'une telle action relèverait de la provocation pour replonger dans le pays dans une autre crise qui n'arrangerait que les calculs des ennemis de l'Algérie. Ould Ali El Hadi a lancé un appel aux populations de la région à déjouer ces manipulations visant à porter atteinte à l'unité nationale. Il a, à ce propos, déclaré que la Kabylie a besoin de projets d'investissements créateurs de postes d'emploi pour ses enfants et de l’amélioration du cadre de vie.
Ould Ali El Hadi n'a pas manqué de rappeler à l’occasion le cheminement du combat pour la constitutionnalisation de Tamazight tout en rendant hommage à tous les militants et martyrs de cette cause en 1980 et en 2001. Dans le même sillage, le ministre a appelé les spécialistes de la langue et culture Amazighe à se pencher sur son développement scientifique.
Il est à noter, par ailleurs, que le MAK et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) ont appelé à des marches populaires pour demain mercredi dans les villes de Bouira , Tizi Ouzou et Béjaia pour la célébration du 36e anniversaire du printemps berbère.
Si l'appel du RCD est pour réclamer une véritable officialisation de Tamazight sur le terrain, en revanche le MAK marchera pour l'occasion afin de réitérer sa revendication portant sur l’autodétermination de la Kabylie.
Et si par le passé la marche du MAK du printemps berbère ainsi que celle du nouvel an amazigh (Yennayer) ont été tolérées voire même encadrées par les forces de l'ordre, cette fois-ci les choses se présentent autrement. Le contexte est cette fois-ci différent en ce sens que le wali de Tizi Ouzou ainsi que les plus hautes autorités du pays dont le premier ministre, dernièrement, ont tracé les lignes rouges que personne ne doit dépasser en matière d'unité et d'intégrité du territoire national.