La ville d’Oran, évoquée dans le passé de "Wahran el bahia, Lil oua n’har zahia", a beaucoup changé et au lieu d’évoluer elle est tombée dans la décadence et la décrépitude.
Dans les années quatre-vingt, Oran possédait pas moins de 21 salles de spectacles : Le Maghreb, Afrique-Atlas, Andaloussia, Natar, Asfour, Aures, Chlef, Dahra, Djurdjura, Filaoucene, Hoggar, Houria, Marhaba, Mansourah, El Moustakbel, Murdjadjo, Es-Saâda, Shehrazade, Tassili, Tafna, Soummam.
Ces principales salles de spectacles ont été délibérément et avec préméditation, reléguées aux oubliettes, abandonnée et livrées à l’usure du temps. C'est pourquoi les oranais ont été surpris d'apprendre que ces biens de l’Etat, sont convoités par des « influents ». La salle Eldorado, située à l’avenue d’Oujda, a été dores et déjà prise en main par un privé qui l’a transformée en hôtel, dans l'opacité totale.
Ajoutons à cela la salle du cinéma le Rex, située aussi dans la même avenue, abandonnée depuis plus de 20 ans et verrouillée sans aucune exploitation au profit de la jeunesse, qui s’adonne à la drogue, faute de lieux de loisirs.
Quant aux autres salles de spectacles, à l’exception du "Maghreb" et "Le Balzac", réservées aux manifestations officielles, elles sont à l’abandon au moment où les jeunes revendiquent des salles de culture, d’art et de loisirs divers.
Toutes nos tentatives pour prendre contact avec des responsables locaux à ce sujet sont restées vaines. Des élus qui se sont excusés d’ignorer complètement l’existence de ces salles. Seuls deux anciens administrateurs communaux en retraite, nous ont expliqué que ces salles sont déjà convoitées par des puissants et leur abandon est volontaire afin de les brader le moment voulu.
Cela étant, il est souhaitable que le président de l'APC, ancien artiste et musicien ainsi que le président de l’APW, se penchent sur la question de ces salles et également le siège du consulat des Etats-Unis, abandonné durant les années quatre vingt dix et remis à l’autorité locale. Ce siège situé sur le boulevard de l’ALN ex Front de mer, se trouve volontairement lui aussi en mauvais état et menace de ruine.