Said Sadi est visiblement allé trop loin en traitant sur sa page Facebook son ami de 40 ans Noureddine Ait Hamouda de « traître »; le mot de trop.
Vendredi sur Berbère télévision (BRTV), le fils du légendaire colonel Amirouche donnait l’apparence d’être touché au plus profond par ce coup de Jarnac. Et sa réaction est à la mesure de la blessure, car il a chargé, comme pas possible l’ex chef du RCD en lui renvoyant indirectement l’accusation de trahison. « Moi quand je sors du bureau du général Toufik, je ne vais pas juste après me rendre à l’ambassade de France, des USA pour un compte rendu à chaud ». Comprendre que Said Sadi s’adonnait à l’exercice d'espionnage.
« Ceux qui faisaient ça, le colonel Amrouche, les égorgerait », assène-t-il froidement. Noureddine Ait Hamouda n’en reste pas là. Il évoque aussi les rapports de Said Sadi avec le général Toufik. « J’ai connu le général Toufik par le biais de Said Sadi, c’est lui qui me l’a présenté. En tout et pour tout, je l’ai rencontré une dizaine de fois, Said Sadi a dû le voir des milliers de fois, ce n’est pas moi qui prend chez lui des personnes pour qu’il (le général Toufik) leur règle leurs problèmes ».
Noureddine Ait Hamouda laisse entendre aussi que Said Sadi a obtenu un lot de terrain au cœur du quartier chic d’Hydra pour services rendus au DRS. « Il a fait construire une villa qu’il loue à 12.000 euros par mois à une société étrangère, même le président français ne touche pas une telle somme » glisse l’ex député du RCD.
Pour lui, les choses sont claire et nettes : c’est bien Said Sadi qui est derrière son éviction du parti « C’est bien lui, je ne sais pourquoi, mais je suppose que la décision le dépasse lui-même », dit-il énigmatique. Le journaliste le relance pour en savoir plus. Ait Hamouda laisse supposer que son limogeage est lié à l’avenir politique de l’ex patron du RCD. « Peut -être que ma présence au sein du parti fait désordre, dans cette perspective », ajoute-t-il, en assurant que Said Sadi sera candidat à la présidentielle de 2019.
Ya t-il donc actuellement un rapprochement entre l’ex chef du RCD et le pouvoir ? Ait Hamouda n’exclut rien. Le journaliste lui fait part d’un entretien téléphonique qu’aurait eu récemment Said Sadi avec Said Bouteflika. « je n’ai pas de preuve, mais c’est très vraisemblable », croit-il.
Nouredine Ait Hamouda, s’arrête aussi sur le changement de ton de Said Sadi à l’égard des patriotes et des militaires. « L’idée des patriotes, c’est lui qui l’avait lancée durant les années 90, ce sont les militaires qui ont assuré sa sécurité chez lui en Kabylie et à Alger » dit-il . « Il critique aujourd’hui les militaires pour être dans l’air du temps, a-t-il oublié que ce sont ces militaires qui lui ont récolté les 75 .000 signatures nécessaires pour sa candidature aux deux élections présidentielles auxquelles il avait pris part » révèle t-il. Ce qui est du reste un secrêt de polichinelle dans les milieux de la presse.
« Vous croyez Sadi capable de réunir les 75.000 signatures », interroge t-il d’un air entendu. A écouter Noureddine Ait Hamouda, ses révélations sur berbère Télévision sur la cuisine interne du RCD ne constituent qu’une entrée chaude. Il promet d’autres sorties dans les prochains jours.
J'ai encore des choses à dire, je parle quand je veux, où je veux, c’est moi qui choisit le timing », prévient-il. Ait Hamouda va-t-il prendre sa retraite politique ? Pas sûr. Il laisse entendre qu’il va conduire des listes indépendantes en Kabylie pour les prochaines législatives de mai 2017. Selon lui, « c’est ça le cauchemar actuel au RCD », un parti qui continue à être géré dans l’ombre par Said Sadi, Mohcine Bélabbas, n’étant selon lui que « Khodra foug Aâcha »