Une triste nouvelle pour la presse algérienne : la mort de Noureddine Naït Mazi. Il est décédé aujourd’hui, avons-nous appris dans son entourage.
C’est incontestablement un des piliers de la presse algérienne qui vient de tomber. Noureddine Naït Mazi fait partie de ceux qu’on considère comme les pionniers de la presse algérienne, née au lendemain de l’indépendance.
Mais son nom restera indéniablement lié au journal El Moudjahid qu’il a dirigé pendant plusieurs années au 72, rue de la Liberté, une adresse mythique qui résonne aujourd’hui avec les rêves de révolution que bien des générations de journalistes, qui ont travaillé sous la coupe de « Monsieur Naït Mazi » , comme on l’appelle par respect, ont porté.
Durant le long exercice de son « magistère » à la tête du mythique « El Moudj », Naït Mazi s’et attelé, dans les colonnes de son journal à se faire l’écho d’une Algérie qui vient de se réapproprier son destin.
Avec l’apparition du pluralisme médiatique en 1991, Noureddine Naït Mazi s’est retiré en toute discrétion du monde des médias. Sans doute considérait-il, en toute honnêteté et en toute sincérité que son profil ne cadrait plus avec la nouvelle ère pompeusement appelée « aventure intellectuelle ».
De chez lui, dans son appartement de Hydra, Noureddine Naït Mazi observait le printemps de la presse algérienne avec l’éclosion de plusieurs titres lancés par des journalistes dont il était le directeur.
Son retrait est une vraie retraite, car il s’est interdit toute intrusion dans le débat, alors qu’il avait une plume incisive. Noureddine Naït Mazi, qui commençait déjà à prendre le pli d’un journaliste en fin de mission a accepté de reprendre du service comme directeur de la communication au Conseil de la Nation, auprès de son vieil ami Bachir Boumaza.
Quand ce dernier a été contraint à quitter le perchoir, Noureddine Naï Mazi, en homme de principe, le suivera par loyauté. Depuis, l’ex directeur d’El Moudjahid s’est imposé une discrétion spartiate, n’apparaissant qu’à de rares occasions au cours desquelles il est honoré pour l’ensemble de sa carrière.
Toujours tiré à quatre épingles, Noureddine Naït Mazi est un homme qui avait du charisme. Il en imposait vraiment. C’est aussi un homme affable, courtois qui a du mal à cacher sa timidité. Il est d’une grande rigueur morale et professionnelle. Tous les journalistes avec qui il a travaillé ont pour lui un profond respect.
Il s’en va donc aujourd’hui rejoignant pour l’Eternité les autres pionniers du journalisme algérien, comme Mohamed Morsli, Bachir Rezzoug, Kamel Belkacem, Kheireddine Ameyar, Mohamed Abderrahmani...
Repose en paix « Monsieur Naït Mazi » !