S'il faut rassurer le peuple algérien, alors livrons-lui cette statistique. Depuis ses débuts en Coupe du monde, en 1982, l'Algérie n'a jamais perdu ses deux premiers matchs de poule. C'est peu, mais au moment d'aborder un match crucial face à la Corée du Sud, il faut bien se raccrocher au passé plus qu'au présent. On a beau se répéter que cette équipe n'a perdu que d'un petit but face à la Belgique (1-2), le favori du groupe H, cela ne suffit pas à chanter les louanges de cette sélection et à lui ouvrir des horizons lointains dans cette compétition.
La promesse d'une équipe joueuse a fait long feu face aux Diables rouges. Et on s'évertue à retourner le problème dans tous les sens, sans un profond changement d'attitude et de joueurs, l'Algérie pourrait rejoindre, dès ce soir, l'Espagne et l'Angleterre au rang des nations prématurément éliminées. Pour planter le décor, une défaite enverrait les hommes de Vahid Halilhodzic dans l'avion, tandis qu'un match nul leur ferait poser un pied sur la passerelle.
Pour éviter une nouvelle désillusion aux Algériens après celle de 2010, le sélectionneur des Fennecs semble habité par l'idée de rendre à son équipe un visage plus offensif. Les circonstances du match et le contexte l'exigent. L'Algérie a besoin de points et la Corée du Sud n'a pas le potentiel de la Belgique, quoiqu'il s'agisse d'une formation qui ne ferme jamais le jeu. Pour aller de l'avant, Halilhodzic devrait donc largement remanier son effectif -- cinq changements sont à attendre -- et Yacine Brahimi, le joueur de Grenade (Liga), pourrait être intronisé au milieu de terrain. L'ancien Rennais, auteur d'une bonne saison avec son club, aura pour mission de jouer le chaînon manquant entre la défense et une attaque d'une pauvreté abyssale face aux Belges.
Brahimi prêt à tout donner
« Le résultat nul (1-1) entre la Russie et la Corée nous a aidés à digérer notre défaite, il nous a favorisés parce que les deux équipes ont un point. Donc, si on arrive à créer l'exploit et battre la Corée, on aura toutes nos chances pour passer le premier tour, affirmait Brahimi mercredi. Personnellement, je suis vraiment déterminé et prêt à tout donner pour l'équipe si le coach fait appel à moi. » C'est la tendance qui se dégage.
Idem pour Djabou, le « Messi algérien », dixit Nasser Sandjak, l'ancien sélectionneur, ou Ghilas, l'avant-centre de Porto, chargés tous deux de redonner des couleurs à l'attaque des Verts. Ce n'est pas une mince affaire, mais la qualification pour le deuxième tour se juge aussi par la capacité à marquer des buts. C'est aussi ça, le football. (Le Parisien.fr)