Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, Mohcine Belabbas a appelé, vendredi, à mettre fin à la fraude électorale qui reste la mère des problèmes du pays en suggérant la mise en place d'une instance indépendante de surveillance des élections.
Le leader du RCD, qui intervenait à l'ouverture des travaux du 5e congrès de son parti à Alger placé sous le slogan "un nouveau départ pour une Algérie de progrès", a plaidé en de la création d'une instance nationale permanente chargée de la gestion des élections qui doit être institutionnellement indépendante du gouvernement et dotée de son propre budget dont elle assure la gestion.
Il soutenu que "la mère des problèmes dans notre pays est la fraude électorale. Tant que ce cancer ne sera pas extirpé, il est vain de chercher à connaître la représentativité des partis et leur influence effective dans la champ politique national" avant de rappeler que "depuis 1962, toutes les élections sont des scrutins à la Naegelin", a déclaré, dans un moment de fugace sincérité, le chef de l’Etat qui sait de quoi il parle en matière de manipulations électorales".
Pour l'orateur, "depuis l’indépendance, nulle échéance n’a été faite pour permettre de désigner des formations sur la base de résultats sincères et, le cas échéant, de dégager des alliances sur la base de négociations claires. Cela prendra le temps qu’il faudra mais notre mobilisation sur ce sujet sera intraitable".
Pour Belabbas, "notre proposition de l’instauration d’une instance nationale indépendante de gestion des élections n’est pas un instrument qui vise simplement à combattre la fraude électorale. Elle est le moyen par lequel le pays peut amorcer un processus qui restitue la parole au peuple pour doter l’Algérie d’institutions crédibles et performantes pour enfin prendre rendez-vous avec l’alternance démocratique".
Le président sortant du RCD s'est attaqué au pouvoir l'accusant de s'adonner à des "calculs d’épicier" qui, pour lui, "sont à l’antipode de la gouvernance d’un pays qui a donné le signal mondial à la fin du colonialisme" et du "pays de la révolution qui a chassé la France coloniale et qui l’a contrainte à se retirer de la plupart de ses colonies d’Afrique".
Poursuivant son allocution, Belabbas estime que "notre peuple est candidat à un destin autre que celui de surveiller les prix du pétrole, les modalités d’octroi de visas par l’Europe ou "les investissements spéculatifs" de potentats du Golf qui, par ailleurs, sont les premiers suppôts des politiques antipopulaires quand ils ne financent pas les organisations terroristes dans de nombreux pays ou qu’ils se révèlent être des obstacles majeurs à l’aspiration du peuple palestinien pour ériger son Etat sur ses terres".
Dans la même allocution, le président du RCD a également développé les différents chantiers qu'il suggère à mettre en oeuvre "redonner espoir et dynamisme à notre jeunesse et, à travers elle, à notre peuple".
A noter qu'au programme des travaux du 5e congrès du RCD, entamé hier et qui se poursuivra jusqu'à demain samedi, l'élection du Président du parti et des membres du Conseil National ainsi que la tenue de la première session du conseil National.