Communiqué de presse
«Le Débat Economique» qu’organise le quotidien Le Chiffre d’Affaires», a reçu en ce mardi 06 janvier 2014, M. Mohand-Saïd Naït Abdelaziz, président de la Confédération algérienne du patronat (CNPA), où il est revenu sur la conjoncture actuelle et le rôle que doivent jouer les entreprises pour anticiper la crise, et par là, permettre une meilleure «réorganisation de notre économie dans la finalité de relancer le défi de la modernisation de nos capacités.»
L’invité de notre Débat économique a insisté, lors de son intervention, et en réponse aux questions des journalistes qui étaient présents, sur la nécessité de délivrer «un message d’espoir, au lieu de verser dans la sinistrose inutile et improductive », dans une situation, explique-t-il, qui exige la mobilisation et l’engagement de tous les acteurs économiques, Gouvernement et Société civile. «L’espoir, il y est !», insiste-t-il, «tant qu’il y aura des milliers d’Algériens qui seront prêts à faire la queue pour obtenir un travail, et que ces jeunes et moins jeunes continueront de proposer des idées nouvelles».
Ainsi, dira-t-il, «pour transformer cet espoir en un changement positif, tous les Algériens doivent faire preuve de suffisamment d’assurance, de sens commun et de créativité, pour faire sortir le pays de l’ornière économique et politique dans laquelle il se trouve et pour le remettre sur la voie de l’avenir».
Toutefois, précise-t-il, «nous devons savoir ce que nous voulons, et nous mettre au travail».
Tout en rappelant que le Gouvernement a pris des mesures courageuses, l’invité du Forum note que la dernière interpellation du président Bouteflika adressée au Gouvernement, porte un «message clair» qui appelle à la retenue et à la clairvoyance, M. Naït Abdelaziz n’a pas manqué de fustiger «ceux qui nous prédisent la catastrophe», en déclarant que, maintenant que les pouvoirs publics et les opérateurs économiques sont mis devant leurs responsabilités, il y a de fortes chances que l’Algérie ne soit pas atteinte par la récession et la crise. Enchainant sur la chute des prix du baril, l’orateur se montrera confiant quant à une reprise éminente des cours, tout en affirmant que ce qui est présenté comme étant un choc pétrolier, n’est que la suite logique du développement sur la scène géopolitique, et particulièrement, dans la région où l’Algérie, selon lui, «est ciblée, et que cette crise pétrolière conjoncturelle était programmée et voulue». C’est pour cette raison, explique-t-il, qu’il «faut rester vigilant, puisque l’Algérie fait face à diverses dissuasions qui menacent son intégrité. Des menaces qui sont téléguidées de l’extérieur». «L’Algérie dérange tout le monde», tranche-t-il.
Pour ce qui est des solutions à apporter, M. Naït Abdelaziz, qui estime que «l’heure de vérité a sonné pour tout le monde, Gouvernement, Patronat et Société civile», croit qu’il est encore temps de dire la vérité au peuple.
Evoquant la question de l’exploitation du gaz de schiste, il dira que c’est là «un pas géant que vient d’effectuer l’Algérie», et que s’il y a encore certains qui doutent de l’efficience de cet «énorme» investissement, c’est que «le Gouvernement ne communique pas, et lorsqu’il communique, il le fait très mal». Pour mettre un terme à ce cafouillage, le Président de la CNPA propose la création d’un poste de porte-parole du Gouvernement qui, selon lui, apportera tout l’éclairage nécessaire sur la donne économique et l’action de l’Etat. Car, précise-t-il, «il est faux de dire, que le Gouvernement jette de l’argent par les fenêtres». Ce qui manque par contre, selon lui, c’est la concertation permanente et l’accompagnement de la dynamique de production, à travers l’activation des dispositifs juridiques déjà en place. Sur ce, il a appelé à l’organisation d’une «réunion spéciale», pour débattre de la situation actuelle et apporter des solutions durables. Et pour ce faire, il propose que l’Etat se désengage désormais de toutes les petites industries de transformation, tout en se consacrant aux projets structurants.
Enfin, et évoquant la question de l’aménagement du territoire et de l’intégration des PME-PMI dans l’économie de base, il dira qu’il est temps de revoir le fonctionnement des structures au niveau local, notamment les collectivités. En ce sens, il s’est félicité du fait que, le ministère de l’Intérieur ait déjà engagé une réforme structurelle, avec un découpage nouveau, lequel, espère-t-il, accompagnera la nouvelle dynamique qui se dessine pour une véritable économie diversifiée et créatrice de richesses.
Le Directeur de la Rédaction