Le ministre des affairesreligieuses, Mohamed Aissa, connu pour son calme légendaire et son ton mesuré asubitement perdu son sang froid. En cause, les fameuses vidéos de jeunesyoutubeurs qui, sur un ton décalé, appellent les algériens à ne pas voter. Cespetits vidéo-clips, par ailleurs techniquement de bonne facture, font le buzzsur les réseaux sociaux. En deux jours seulement, le nombre de vues a carrémentexplosé à plus de deux millions de vues sur Facebook où pas moins de 17millions d’algériens y sont accros selonles dernières statistiques.

Et comme il fallait s'y attendre,le gouvernement ne pouvait rester insensible et les bras croisés face à cettecampagne virale -au propre comme au figuré- qui risque d’impacter le taux departicipation des jeunes aux élections législatives de jeudi prochain. Cecid’autant plus que ces deux vidéos, «Mansotiche» de DZ Joker et «Rissala»d’Anes-Tina, ont été jetées sur la toile à la veille de la clôture d’unecampagne électorale menée au pas de charge.

Ainsi profitant d’une sortiepublique hier, le ministre des affaires religieuses, ne s’est pas privé de diretout le «bien» qu’il pense de ces deux jeunes. «Allah La Isoti !» (Et bienqu’il ne saute pas !) lancera Mohamed Aissa visiblement très remontécontre DZ Joker. «Je viens de découvrirune campagne nuisible sur les réseaux sociaux, untel dit «Mansotiche…Allah laIsouti !» et un autre instrumentalise la religion et se montreirrévérencieux à l’égard d’Erissala et les compagnons du Prophète, prêche lemensonge et le doute et jure par Dieu qu’il est honnête !», tonnerageusement Mohamed Aissa.

C’est la première réactionofficielle à ces appels francs et directs de ces deux youtubeurs bien connussur la place et dans la blogosphère au boycott des élections. Réaction sommetoute attendue compte tenu des trésors d’effort que déploie le gouvernement à satête le Premier ministre pour inciter les algériens a accomplir leur devoirélectorale.

Même le président de laRépublique s’est impliqué personnellement en adressant samedi un message à lanation dans lequel il a réaffirmé les enjeux majeurs du scrutin du 4 maiprochain.      

De fait, les intrusions de deuxhumoristes dans les temps morts de la campagne électorale s’apparentent à uncoup de poignard dans le dos du gouvernement. D’où ce coup de gueule de MohamedAissa qui en dit long sur les dommages que pourraient provoquer ce genre decontre campagne.