Dans un long entretien avec le journal al-Watan, la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) est revenue sur ses sujets de prédilection tout en lançant des piques au chef de l'Etat qui, selon elle, n'est pas au courant de la situation dans le pays en affirmant «On peut lui présenter un texte que l’on discute et après on en présente un autre (...).

Des propos très graves, puisque elle insinue que le président n'est pas maitre de ses facultés intellectuelles au point de tout confondre et pis encore son entourage peut lui faire lire et signer n'importe quoi.

Plus loin la trotskiste enfonce le clou en soulignant que «Lorsqu’on est diminué par la maladie et qu’on ne peut pas se déplacer, on devient tributaire des autres. On peut lui présenter une revue de presse tronquée pour lui faire lire ce qu’on veut. Je suis convaincue que la loi de finances 2016 n’est pas son œuvre".

Pour l'indéboulonnable SG du parti en poste depuis 25 ans, "c’est l’oligarchie et ceux qui servent les intérêts étrangers, notamment français, qui l’ont rédigée. Lorsque j’ai vu le Président en 2014, j’ai remarqué qu’il n’était pas au courant de beaucoup de choses", affirmant ainsi que le président vit sur une autre planète.

"Le Président tenait absolument à ce qu’il y ait un équilibre dans tous les partenariats. Il ne voulait pas rester otage ou dépendant d’un pays. Maintenant, nous constatons une totale dépendance à la France. Nous sommes gérés à partir de Paris» ose t-elle affirmer dans une autre insulte au moudjahid président bouteflika.

Plus loin elle accuse indirectement le président d'avoir démis de ses fonctions l'ancien ministre de l'énergie déclarant au même journal que «Youcef Yousfi a été écarté pour son patriotisme» et d'avoir nommé «Un responsable viré pour intelligence avec l’étranger (qui) se retrouve ministre» alors que Ahmed Ouyahia (grand patriote devant l'Eternel) avait rédigé selon elle un rapport négatif sur ce personnage qu'elle n'a pas nommé, au temps où il était Premier ministre.

"C’est carrément l’ukrainisation de l’Algérie" et plus loin parle de "sauvetage de l’Algérie de la somalisation", crie (c'est dans le texte) Mme Hanoune sachant pertinemment que ce genre de réflexion est un coup de poignard dans le dos du président puisqu'il incarne l'Etat national et toutes ses institutions.

Revenant à la charge contre le président, l'immuable présidente du PT affirme "Cela veut dire soit qu’il y a falsification des projets de loi qu’on lui soumet, ou alors les remarques qu’il fait ne sont pas prises en compte parce qu’il ne peut pas se déplacer pour vérifier. Je doute fort que le Président soit au courant de ces décisions» souligne t-elle.

La responsable du PT évoque ensuite la restructuration du DRS, qu’elle qualifie de «démantèlement» accusant toute honte bue ainsi le chef de l'Etat puisque c'est lui qui a ordonné cette restructuration. «A la longue, cette restructuration s’est avérée n’être qu’un démantèlement des services de lutte contre le terrorisme et contre la corruption. C’est un appel à la dilapidation et à la prédation" ajoute t-elle.

Ressassant les griefs contre le président, alors qu'elle ferait mieux de s'occuper de ses affaires, la SG du PT indique que le président "n’est plus accessible ni à moi ni à d’autres. Par le passé, j’avais la preuve que le courrier lui parvenait. (...) Peut-être qu’il a eu vent de la lettre du Groupe des 19, mais je doute fort qu’il ait pu lire son contenu. Je suis convaincue que s’il l’avait lue, il aurait appelé certains membres du groupe, peu importe qui, pour savoir de quoi il en est.»