Le projet de loi de finances 2017 qui sera soumis la semaine prochaine aux députés devrait être la traduction des orientations prises par le gouvernement, dans le cadre de ce qui est appelé "Le nouveau modèle politique et économique". Cette loi de finances impactera t-elle le pouvoir d’chat des citoyens, déjà bien mis à mal par les dévaluation successives du dinar ? Que nenni, à en croire le Premier ministre qui s’est répandu aujourd’hui en assurances face aux journalistes qui l’interrogeaient en marge de l’ouverture de la session parlementaire.
En tous cas, pas d’augmentation des impôts et « si toutefois il devait y avoir des hausses celles-ci seraient minimes », martèle Sellal. En revanche, il explique que les modifications inscrites dans le projet de loi de finances 2017 vise en particulier à "consolider l'économie nationale et l'investissement, notamment national, et à renforcer la production industrielle et agricole", sans donner pour autant des indications sur ces mesures.
Les transferts sociaux ne seront pas non plus affectés aux dires de Sellal qui promet que « l’Etat continuera à construire des logements, des écoles et des hôpitaux". Faut-il donc comprendre que la réalisation de dix hôpitaux, gelée, à cause de la baisse des revenus pétroliers sera relancée ?
Les grands équilibres financiers seront maintenus et le PIB sera même amélioré, annonce encore Abdelmalek Sellal. Après avoir affirmé que le secteur industriel avait beaucoup progressé par rapport aux précédentes années et rappelé que le secteur agricole avait progressé de 7%, le Premier ministre a précisé que "l'Etat prendra de nouvelles mesures pour développer l'industrie du savoir et renforcer les industries technologiques". Il a, à cet égard, appelé à "changer les mentalités pour relancer l'économie nationale".
S’agissant de la question de la retraite anticipée, Sellal reste ferme : à partir de 2017, il faut au minimum avoir 60 ans, pour un salarié, pour pouvoir faire valoir son droit à la retraite. Seule concession : les métiers pénibles dont la nomenclature doit être établie par le gouvernement en concertation avec toutes les parties concernées, notamment les syndicats.
Faut-il rappeler ce propos que Abdelmadjid Sidi Said, le patron de l'UGTA, avait annoncé la mise en place d’une commission technique pour faire le travail d’identification des métiers pénibles. Où en est-elle de son travail ?
Pour revenir aux propos de Sellal, il faut dire qu’il est dans son rôle de cultiver l’optimisme d’entretenir l’espoir, pour faire contre poids aux diagnostics et projections cataclysmiques de l’opposition nihiliste. Mais il a aussi un devoir de réalisme, car la crise n’est pas une fiction romanesque, des indicateurs objectifs l’attestent chaque jour que Dieu fait. Comme il se plait souvent à la répéter, en citant la célèbre formule de Gramci, Sellal doit être optimiste de volonté et pessimiste de raison.