Mustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, peine à rallier les autres groupes armés rebelles à Benghazi, dans l'est du pays. Selon les agences de presse, Abdeljalil a lancé samedi "un message à tous les Libyens" en zone contrôlée par les rebelles, et "aux différents groupes armés rebelles encore déployés dans les rues de Benghazi pour qu'ils intègrent les forces de sécurité du CNT".
Il a déclaré au cours d'un point de presse depuis le quartier général du CNT à Benghazi, fief de la rébellion , qu'"il est encore trop tôt à présent pour parler de notre vision de la future Libye", disant que le combat sur le terrain "va continuer". Le président du CNT s'exprimait une semaine après l'assassinat dans des circonstances mystérieuses du chef militaire de la rébellion, le général Abdel Fattah Younes, tué après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi. L'assassinat a suscité d'intenses spéculations sur l'identité des meurtriers, les divisions au sein de la rébellion, ou l'existence d'une possible "cinquième colonne" derrière les lignes rebelles.
Force de sécurité intérieure
Mohammed Agoury, un membre des forces spéciales sous le commandement du général Abdel Fattah Younès, a accusé une faction rebelle appelée « la Brigade des martyrs du 17 février ». Ce groupe est composé de centaines de civils qui combattent les troupes gouvernementales de Tripoli mais font également office de force de sécurité intérieure officieuse du CNT. Une partie des dirigeants de ce groupe est issue du Groupe de combat islamique libyen (GCIL), qui a mené une campagne de violence contre le régime Kadhafi dans les années 1990.
Selon Mohammed Agoury, la Brigade en voulait au général Younès, car ce Général félon, ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi, avait été impliqué dans la répression contre le GCIL. Au demeurant, rappelons que le L est une branche libyenne d'Al-Qaïda (salafiste, ralliée ensuite à Ben Laden). Plusieurs membres du CNT de Benghazi étaient des proches collaborateurs de Ben Laden. Parmi ces derniers, un certain Abdul Al-Hasidi, un conseiller militaire d’Al Qaida aujourd’hui Membre du conseil de Derna ( qui a donné le plus grand nombre de djihadistes en Irak) et responsable de l'est de la Cyrénaïque et qui est considéré comme un décideur au sein de l'AQMI avec son lieutenant Soufiane ben Koumi.
Sans les Warfallah le CNT n'est plus rien
La tribu Warfallah, est la plus importante de Libye en nombre et en répartition géographique. Elle compte environ un million d’individus soit 1/6 ème de la population suivie de la tribu de Kadhafi, les Kadhafa et celle des Makarha de l'ancien numéro deux du régime Abdessalem Djelloud. Les membres de la tribu des Warfallah sont unis par des liens sociaux tres solides. C'est elle, la première, qui a apporté son soutien à la contestation. Cette tribu qui vit à l’Est de la Libye sous la houlette de Cheikh Ali a déclaré la guerre à une frange du CNT. Celle qu’elle soupçonne d’avoir tué le général Abdel Fattah Younes. En Libye, c’est le système tribal qui défini l’équilibre du pouvoir dans le système politique Libyen et sans les Warfallah le CNT n’est plus rien.
Des combats ont opposé des membres du clan des Warfallah à des affidés d'El Qaida et qui ont fait plusieurs morts dans les deux camps. les confrontations auraient fait 120 morts mais l'information est invérifiable.
Une autre faction du CNT est dans le collimateur des Warfallah, elle aussi soutenue par la CIA et ses alliés, c’est le Front du Salut National Libyen, anti-Khadafi à son origine, et qui n’a d’ailleurs de Libyen que le nom puisqu’il est né au Soudan puis fut rapatrié aux USA en Virginie du nord puis réactivé sous l’autorité de Khalifa Hifter. Ce dernier, un ex-colonel de l'armée Libyenne devenu "contra" au service des USA notamment au tchad en soutien à Hissene Habre contre Kadhafi. Opération qui se finira en déroute pour lui.
L'Algérie s’est dite "préoccupée" de l’activité croissante, dans la Libye voisine, de l'AQMI. L’un de ses chefs, Abdul Al Hasadi est entré dans les forces anti-Khadafi après son retour d’Afghanistan et il entraîne des centaines de "rebelles" sous l’oeil bienveillant de l’OTAN. Il y a quelques mois à peine, les Etats-Unis coopéraient avec le gouvernement libyen qui traquait le Groupe Combattant Islamique Libyen (GCIL) ainsi que l'AQMI, qui ont rejoint les rebelles soutenus par la coalition.
Depuis des mois le CNT a promis de l’argent au peuple pour le Ramadhan, mais personne n’en n’a vu la couleur. La promesse, pour faire tenir tranquille les indécis était de 500$ par famille ensuite a été réduite à 100$. Serait-ce assez pour célébrer dignement le Ramadhan ? Encore faudra-t-il qu’ils soient distribués. Dans le cas contraire, cela risque d’augmenter encore un peu plus le ressentiment vis-à-vis du CNT.