Un nouveau groupe armé terroriste dont le chef avait fait allégeance à l'Etat Islamique (EI), est en train de faire parler de lui dans la région du Sahel. Il s'agit de l'«Etat islamique dans le Grand Sahara» (EIGS, ISGS en anglais).
Selon le magazine américain Newsweek, qui révèle l'information vendredi, l'attaque, début octobre 2017 au Niger, qui avait provoqué la mort de quatre soldats américains, serait l'oeuvre de cette nouvelle organisation terroriste dans la région que dirige un certain Adnan Abu Walid al-Sahraoui, un dissident d'Al-Mourabitoun affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Sahraoui commanderait depuis deux ans un petit bataillon de combattants qui a prêté allégeance au groupe islamiste (ISIS) en mai 2015, selon la même source.
A en croire le ministre de l’intérieur nigérien, Mohamed Bazoum, cité par le journal français Le Monde, l'EIGS est formé de jeunes Nigériens «qui ont été embrigadés au cours de l’année 2012 par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
Ces jeunes gens ont été démobilisés au lendemain de l’opération ''Serval'' de l'armée française dans le Nord du Mali, mais ont repris leurs activités sous la férule d’un certain Abu Walid al-Sahraoui qui est l’un des anciens dirigeants du Mujao, selon le même responsable nigérien.
Selon Newsweek, Adnan Abu Walid al-Sahraoui "est né au Sahara occidental - un territoire contesté sur la côte nord-ouest de l'Afrique - et il a passé son enfance dans des camps de réfugiés dans le sud de l'Algérie".
Ce serait les mêmes hommes qui auraient formé Al-Mourabitoun («Les Sentinelles»), dirigé par Mokhtar Belmokhtar, responsable notamment de l’attaque de l'hôtel Radisson Blue dans la capitale du Mali, Bamako, en novembre 2015, au cours de laquelle 20 personnes ont été tuées.
Saharaoui aurait quitté Mokhtar Belmokhtar pour Daech.
Avant les combats qui ont couté la vie aux quatre soldats américains (et cinq Nigériens), lors d’événements qui restent encore assez incompréhensibles pour les Américains, le groupe dirigé par Al-Sahraoui s’était fait remarquer lors d’une opération militaire en février 2017 au Niger, à Tiwa, qui avait coûté la vie a une douzaine (au moins) de soldats nigériens.
Au Sahel, les Etats-Unis «aident les partenaires en Afrique de l'Ouest et du Nord à accroître leurs capacités immédiates et à long terme pour faire face aux menaces terroristes et empêcher la propagation de l'extrémisme violent», selon le département d'Etat.
La guerre «est en train de se déplacer» du Proche-Orient vers l'Afrique, a déclaré le chef d'état-major américain, le général Dunford. Prémonitoire ?