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Les talibans algériens se déchainent contre Nouria Benghabrit et réclament sa démission

04-06-2016 19:47  Khidr Ali

Les partis islamistes, toutes chapelles confondues, jubilent des fuites des épreuves du Bac. Mais au lieu de faire preuve de responsabilité, en dénonçant la sabotage où à tout le moins de retenue, en se gardant de commentaires inutiles, les voilà qui jubilent. Car ils croient enfin trouver l’opportunité d’assouvir un de leurs  fantasmes, la démission de Mme Benghabrit, leur cauchemar, leur bête noire.

Car depuis son arrivée à la tête de ce département ô combien sensible, ils n’ont de cesse de multiplier les attaques et les campagnes de dénigrement contre Nouria Benghabrit, une universitaire, une académicienne qui refuse la fatalité d’une « talibanisation » de l’école algérienne, préconisant, au contraire, une école authentiquement algérienne, enracinée dans les valeurs historiques millénaires de l’Algérie, aussi également ouverte sur la modernité, la citoyenneté et les valeurs universelles.

C’est ainsi, qu’en marge d’une rencontre samedi à Tougourt sur le développement local , Abderazak Makri, le chef du MSP a réclamé la démission de la ministre de l’éducation, qu’il accuse d’être responsable d’une « guerre idéologique », en confiant la réforme des programmes aux experts français. Makri, tout en admettant l’idée d’un « complot contre Benghabrit », ajoute qu’elle est responsable d’un conflit idéologique « en voulant privilégier l’enseignement des langues étrangères au détriment de l’arabe et de l’éducation islamique".

Le chef du MSP accuse encore la ministre d’avoir ordonné la suppression de quelques Sourates, dans les nouveaux manuels scolaires. Tout comme, elle est accusée d’avoir fait la chasse aux cadres du ministère qui sont de formation islamiste. Le chef du MSP, grossissant le trait, considère que les fuites des épreuves du Bac sont d’une dimension qui n’a pas d’exemple dans le monde.

Abdallah Djaballah, rejoint dans sa jubilation Makri, accusant la ministre de « vouloir franciser les programmes de l’éducation nationale ». Et de profiter pour réclamer sa démission et celle de son cabinet.

Femme courage

Mais gageons que le président Bouteflika, qui l’a choisie pour ses compétences académiques, et pour son ambition de faire de l’école algérienne une école de son temps, ne cédera pas à la croisade des islamistes contre une femme courage. Le président n'est pas homme à s'en laisser conter et encore moins céder aux caprices, aux lubies et à cette tendance à vouloir moraliser et réglementer, au détriment des réalités de la société.



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