Saâd Dama a été limogé jeudi de son poste de PDG de Mobilis, l’opérateur historique de la téléphonie mobile. L’information était dans l’air depuis quelques jours.
La nouvelle a d’abord fait le tour de la toile avant d’être confirmée jeudi en début d’après-midi par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication dans un communiqué, alors même que l’intéressé se trouve en voyage à l’étranger.
"Le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication vient de procéder à un changement à la tête de l'opérateur public de télécommunication mobile Algérie Télécom Mobile (Mobilis)", lit-on dans le communiqué.
"En effet, il a été mis fin aux fonctions de Saad Dama en tant que président directeur général de Mobilis", indique la même source.
Le Conseil d'administration de l'opérateur s'est réuni jeudi "à l'effet de confier la gestion de l'opérateur à l'entreprise mère Algérie Télécom qui désignera un directeur général par intérim en attendant l'installation d'un nouveau PDG", ajoute-t-on.
"Cette décision est dictée par la volonté des pouvoirs publics d'insuffler une nouvelle dynamique à l'entreprise dans un environnement extrêmement concurrentiel pour un secteur qui connaît des évolutions et des transformations rapides", souligne le ministère.
"Le nouveau responsable, qui sera désigné, sera appelé à anticiper les évolutions que connaît l'industrie des télécommunications mobile en général et y adapter dès maintenant le management de l'entreprise".
Dans les milieux des TIC, ce limogeage ne constitue pas une surprise tant l’homme, dit on est dans le collimateur de la ministre Mme Houda Feraoun qui ne supporte pas, ajoute-ton sa propension à prendre des décisions, passant outre l’arbitrage de la tutelle.
Peut-être se croit-il hors d’atteinte dès lors qu’il a le parapluie du FLN dont il est membre du comité central depuis le dernier congrès.
Pourtant, en prenant les rênes de Mobilis, Saâd Dama, ingénieur de formation en télécom en Suède, avait hérité d’une boite à la traîne par rapport à la concurrence de Djezzy et Nedjma.
On met à son crédit le fait d’avoir boosté l’entreprise au plan du management et du marketing. Sur ce dernier aspect, on lui reproche justement d’avoir fait trop de dépenses.
L’autorité de régulation, dans un de ces derniers communiqués, avait exprimé indirectement des doutes sur les chiffres de Mobilis, révélés par Dama concernant le déploiement du réseau de la 3G.
D’autres sources font la relation entre ce limogeage et le futur partenariat entre Mobilis et l’opérateur français Orange.