Alors quel’ambassadeur des Etats Unis revenait aujourd’hui même des camps des réfugiés àTindouf où il a constaté de visu leur conditions de vie, le représentant duFront Polisario pour l'Europe, Mohamed Sidati a alerté jeudi, la chef de ladiplomatie européenne Federica Mogherini sur la «gravité de la situation»dans laquelle se trouvent des défenseurs des droits de l’homme sahraouis, quicroupissent dans les geôles du royaume. «Nous réitérons l’alerte que nousavons lancée le 15 mars dans une lettre adressée à l’Union européenne,notamment à la Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politiquede sécurité, Madame Mogherini», a déclaré Sidati au correspondant de l'APSà Bruxelles.
Dans salettre adressée le 15 mars dernier, le diplomate sahraoui avait interpellé lapremière responsable de la diplomatie européenne sur les atteintes «graves» auxdroits de l'Homme au Sahara occidental occupé, affirmant que la situationactuelle «dépasse le seuil du tolérable»
Ainsi, on yapprend qu’une dizaine des défenseurs des droits de l’homme sahraouis mène,depuis le 9 mars, une grève de la faim illimitée pour revendiquer le respect deleurs droits humains par l’occupant marocain, et leur transfert dans une prisonau Sahara occidental, à proximité de leur famille dont ils sont séparés par descentaines de kilomètres.
«Dispersésdans plusieurs prisons sur le territoire marocain et souvent confinés, cesprisonniers subissent, aujourd’hui, une mort lente du fait de la négligence, del’indifférence et des mauvais traitements de leurs geôliers», s’inquièteSidati précisant que leur état de santé s’aggrave de jour en jour «sanssusciter la moindre compassion».
Le ministresahraoui n’a pas manqué de pointer l'attitude de la Commission européenne qui «n’atoujours pas réagi à l'alerte, alors qu’elle s’empresse de conclure avec lepartenaire marocain des accords qui incluent illégalement le Sahara occidental,au mépris de la justice européenne».
Et d’ajouter: «Face à cette tragédie humaine, les responsables de l’UE se doiventpourtant d’intervenir auprès du Maroc avant qu’il ne soit tard». Cecid’autant plus que, appuie Sidati, l'accord d’association qui les lie faitobligation à l’Union de «se préoccuper du respect des droits de l’homme parle régime de Rabat».
Il en veutd’autant plus que certains parmi les 56 prisonniers politiques, activistes etdéfenseurs des droits de l’Homme «sont en danger de mort du fait d’une grèvede la faim prolongée dans les prisons de l’occupant marocain».