À l'occasion de la Journée mondiale de l'Enfance (ou des droits de l'enfant) qui est célébrée chaque année, à la date du 20 novembre, a été organisée ce midi, avant la prière du Vendredi, à la Grande Mosquée de Tlemcen, une table ronde sur le thème sensible de la protection des enfants et de la préservation de leurs droits, en Algérie.
Plusieurs événements semblables ont été programmés au niveau du territoire national. A Tlemcen, plusieurs Imams et responsables de la sûreté nationale ont pris la parole pour dénoncer le phénomène du kidnapping d'enfants (suivi malheureusement parfois de leur assassinat), qui a pris de l'ampleur ces dernières années dans notre pays et a suscité une immense condamnation chez tous les Algériens.
Pour endiguer ce macabre phénomène et sur instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, un dispositif national "alerte rapt/ disparition d'enfants" a été créé fin août 2016. Il regroupe plusieurs ministères et corps de sécurité et fonctionne selon le même modèle que celui qui existe dans plusieurs pays occidentaux.
La DGSN a ainsi aménagé, au niveau de toutes les wilayas, une structure spécialisée, en collaboration avec des psychologues, et un numéro vert (le 104) a été mis à la disposition des citoyens, en cas d'une alerte de disparition d'enfants. Le ministère des Affaires religieuses a, de son côté, impliqué les mosquées dans sa mission d'éducation des fidèles et la sensibilisation de ces derniers pour contribuer à préserver l'harmonie (au sens noble) à l'intérieur de leur quartier et ville.
Le rôle d'abord des parents, de la famille dans son ensemble, mais aussi celui de l'école, de la mosquée, de la société en général, puis enfin de l'Etat, ont été décortiqués et chacun d'eux a été mis face à ses responsabilités pour combattre et surtout prévenir les crimes barbares contre l'innocence, qui tentent d'ébranler notre fragile mais combien précieuse cohésion civile.
Les chiffres rendus publics lors de cette table ronde de Tlemcen indiquent que 21 rapts d'enfants ont eu lieu en Algérie depuis une vingtaine d'années (dont malheureusement quinze suivis d'assassinats). La presque totalité des coupables ont été arrêté par les services de sécurité et une partie de l'opinion publique a réclamé, notamment à travers les médias, la peine de mort pour ces bourreaux d'enfants.
Selon le professeur Mustapha Khiati, pédiatre, président de la Forem (Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche) qui s'est exprimé à la Radio nationale, "ces crimes ébranlent les fondements même de notre société. Depuis la Décennie noire, nous assistons à une augmentation exponentielle de la violence, que ce soit au sein des familles, dans les stades, à l'école ou dans la rue. La drogue, par exemple, est arrivée à l'école et le couple " violence-drogue" détruit une partie de notre jeunesse et gangrène notre pays. Mais pour endiguer le problème de la violence, la répression seule ne suffit pas ! Il faut de la prévention en aval et des programmes adaptés alternatifs, selon les cas ! Un nombre de 100.00 enfants de moins de 11 ans sont mis chaque année dans la rue, et 200.000 sont annuellement exclus du CEM. Que vont-ils devenir ?"