Profitant de son message à l’occasion de la journée nationale du Chahid qui coïncide avec le 18 février de chaque année, le président de la république Abdelaziz Bouteflika n’a pas manqué de glisser quelques mises au point.
En effet, et alors que les propos de Said Sadi sur Messali Hadj, Ali Kafi et Ben Bella ont provoqué une grosse polémique, le président a tenu à remettre les choses à leurs places. «Si j'évoque aujourd'hui la symbolique de la journée nationale du Chahid c'est surtout pour consacrer la mémoire de tous ceux qui ont placé les intérêts suprêmes du pays au dessus de toute autre considération» souligne le président Bouteflika.
Une manière a lui de rendre hommage à tous les martyrs de la Révolution sans exception et prendre ses distances des propos de M. Said Sadi qui a notamment comparé Messali Hadj au Maréchal Pétain et traité Ali Kafi «d’anti kabyle».
Le président de la république a également noté que la Révolution algérienne est l’œuvre de toutes les régions du pays et non pas l’apanage d’une seule région ou territoire.
«La Révolution algérienne fut celle du peuple tout entier pas celle d'une région du territoire ou d'une autre», assène le président dans ce qui s’apparente à une réplique sèche à Said Sadi.
Par ailleurs le chef de l’Etat a mis longuement en garde les jeunes algériens contre la tentation du pire en écoutant les appels du mouvement terroriste Daesh et aux apôtres du djihad.
Sadi, Barakat et… Daech
«Les jeunes algériens ne doivent pour quelque motif idéologique ou politique que ce soit, succomber à l'illusion car l'Algérie par la grâce d'Allah, est fortement attachée à ses principales composantes identitaires avec à leur tête l'Islam»., écrit le président de la république dans une allusion évidente à Daesh.
De la même manière le président Bouteflika met en garde la jeunesse de ne pas «se laisser entraîner par les voix qui veulent remettre en causes les acquis et réalisations du pays tant par le passé que présentement».
Bouteflika décoche des fléchettes à l’endroit des partis de l’opposition et certainement aussi le mouvement Barakat qui appellent à un changement ou une transition politique. A ces derniers le président assène : «Il serait vain de tenter, à travers le doute, de remettre en cause la solidité et la fermeté des fondements de notre nation consolidés à travers le temps».
Le chef de l’Etat a enfin invité la jeunesse algérienne à livrer sa «véritable bataille (…) celle qui doit mettre fin au sous-développement et dans laquelle elle saura faire face aux bouleversements violents qui secouent de nombreuses parties de notre monde aujourd'hui».