L’Algérie abritera demain mardi une importante réunion des pays voisins de la Libye pour examiner la situation sur le terrain et le processus de dialogue politique lancé sous les auspices de l’ONU. Cette 7ème réunion du genre, après celle de N'Djamena (Tchad) en juin dernier devra permettre aux participants de s'informer mutuellement de la situation en Libye et dans la région et de procéder à l'analyse des derniers développements.
L’Algérie, l’Egypte, le Soudan, le Niger, le Tchad et la Tunisie qui sont directement impactés par le chaos libyen surtout via la dissémination des armes, vont tenter d’ouvrir des pistes devant mener à la conclusion d’un accord de paix. Pour ce faire, ils vont s’appuyer sur l'Union africaine, la Ligue arabe et l'Union européenne dont les représentants seront également présents à Alger.
Cette réunion intervient au lendemain de la signature par le parlement libyen reconnu internationalement de la déclaration de soutien à un gouvernement d'union nationale, saluée par l'ONU ainsi que par plusieurs pays dont l'Algérie, y voyant la «seule voie à même de rétablir la stabilité et de préserver l'unité de la Libye». Un pas positif dans la recherche d’u compromis entre les différentes factions qui politiques et militaires qui se disputent la légitimité en Libye depuis deux années.
Signe de l’importance de ce rendez-vous d’Alger, la présence du nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, qui a succédé à l'espagnol Bernardino Leon.
La voie à suivre
Ce dernier, bien qu’il soit parvenu à faire signer aux libyens un accord sur un gouvernement d'union nationale au bout d'une année de négociations, a tout de même échoué à le faire adopter par les deux parlements, qui se disputent le pouvoir en Libye.
Pour l’Algérie, son représentant Abdelkader Messahel aura l’occasion de réitérer «son appui au processus en cours sous l'égide des Nations unies, pour accélérer la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, capable de mener à bien la période transitoire et de relever les multiples défis auxquels fait face le pays, notamment le terrorisme».
Il faut rappeler que le ministre délégué à l’Union Africaine et à la ligue arabe a reçu à Alger Fayez El-Sarraj, candidat au poste de chef du gouvernement d'union nationale de la Libye. A l’occasion, Messahel lui avait réaffirmé le soutien de l'Algérie aux efforts visant à trouver une solution politique à la crise libyenne ainsi qu'au nouveau représentant onusien, Martin Kobler, chef de la mission de l'ONU d'appui en Libye (MANUL).
Une menace pour tous
Plus généralement le ministre a réitéré par la même occasion «son appel à toutes les parties et acteurs en Libye à répondre positivement et en toute responsabilité aux propositions soumises», rappelant que la situation interne et régionale exige une «action urgente».
L’Algérie a toute les raisons du monde de vouloir hâter une solution politique en Libye tant la vague de terrorisme qui sévit dans ce pays voisin constitue une menace grave à la sécurité nationale. Le retour de djihadistes libyens partis en Syrie combattre sous l’étendard Daech fait en effet craindre le pire dans toute la région.
C’est d’ailleurs la même crainte exprimée par la présidente de la commission africaine Mme Dlamini-Zuma, jeudi dernier au siège de l'UA à Addis Abeba lors d’un entretien avec l'envoyé spécial du Premier ministre libyen, Mohamed Bait Almal. «Le terrorisme est une menace non seulement pour la Libye mais aussi pour la région et le reste du continent africain» a–t-elle déclaré.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a promis une aide de l’ordre de 100 millions d’euros au nouveau gouvernement d'union nationale libyen si jamais il venait à être installé. C’est dire à quel point la rencontre d’Alger pourrait être cruciale pour la paix en Libye.