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Les faux arguments de l’opposition sur le régime électoral et l'Instance de surveillance des élections

02-07-2016 08:57  Khidr Ali

Les deux projets de loi organiques sur le régime électoral et la Haute instance de surveillance ont été votés jeudi à la majorité des voix. Seuls, le FFS et les députés islamistes ont boycotté, alors que les représentants du PT, présents  la séance ont émis un vote négatif. Le vote de ces deux lois organiques décisives confirme une nouvelle fois la ligne de fracture qui sépare l’opposition et les partis de la majorité. C’est normal et c'est le sens même du pluralisme parlementaire.

Mais en l’occurrence, les partis de l’opposition se sont visiblement trompés d’angle d’attaque, en  se braquant sur l’article 73 de la loi sur le régime électoral. C’est de la politique politicienne, car l’article en question est frappé au coin du bon sens. Il ne consacre pas « l’exclusion », comme  croit le deviner Chaffai Bouaiche, le chef du groupe parlementaire du FFS, mais permet au contraire  une certaine décantation  de la scène politique.

En exigeant un minimum de 4% des voix sur l’ensemble des suffrages exprimés comme condition pour une candidature aux prochaines échéances locales et nationales, le législateur entend surtout  dénoncé ces « partillons »  tels des papillons n’apparaissant qu’à l’occasion des saisons électorales pour encombrer la scène avant de retomber dans l’anonymat, en attendant le prochain rendez-vous électoral.

Il est vrai que la plupart de ces « intermittents du spectacle », c’est un des qualificatifs de ces partis, sont une pure création du DRS  pour les besoins de sa cause : parasiter la scène, noyer le message des grandes formations politiques... Ces partis sans ancrage ni leadership sont souvent comme des SARL qui, à l’occasion des différentes élections, se manifestent  pour  partager le pactole des indemnités liés à la mission de surveillance des élections.

Plutôt que de ruer dans les brancards, sans raison, les députés de l’opposition auraient du appuyer la position du FLN qui a proposé de relever le seuil à 7 % au lieu de 4%. Sans doute une bonne occasion d’en finir avec ces « partis » qui sont en partie au moins responsable  du discrédit qui frappe aujourd’hui les élites politiques en Algérie.

Même la suppression de l’article 80 et son remplacement par l’article 65, dans la nouvelle loi, relative à l’élection du président de l’APC , procède chez le législateur  du même souci de mettre de l’ordre dans la gestion de la commune. Cet article, qui consacre comme maire celui qui a la majorité des voix met un terme à un marchandage entre différentes formations. Un marchandage, comme on pu l’observer, s’est traduit dans plusieurs communes par l’impossibilité de mise en place d’un exécutif stable.

A travers ces deux articles, les partis de l’opposition ont certainement raté de montrer qu’ils savent faire la part des choses et distinguer entre le bon grain et l’ivraie. Une lecture plus  pointue de  cette loi de la part de ces mêmes députés de l’opposition aurait pu leur permettre  de déceler des failles, voire des non-dits dans le texte. Comme par exemple  le vote des corps constitués qui représente un gros enjeu en terme de voix , souvent utilisées jusque-là par le DRS pour faire basculer le scrutin en faveur de telle ou telle autre partie.

Le fichier électoral représente aussi un gros enjeu. Le texte parle de remise de ce fichier  aux partis. Mais on ne sait pas s’il s’agit du fichier national ou du fichier par circonscription électorale seulement. Est-ce que les organisations internationales, souvent invitées pour l’observation des élections, auront la possibilité d’accéder à ce fichier national dont elles ont toujours souligné la nécessité dans leurs rapports d’observation. C’est dire que l’opposition, qui est après tout dans son rôle, aurait pu trouver de meilleurs arguments  pour critiquer ces deux lois organiques.



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