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Les Européens mobilisés tous azimuts face à une crise migratoire sans répit

09-11-2015 21:26  Abbès Zineb

Les Etats membres de l'UE ont entamé lundi à Bruxelles une nouvelle série de réunions pour se coordonner face à une crise migratoire qui ne donne aucun signe d'essoufflement sur le terrain, à l'approche de l'hiver.

Les ministres de l'Intérieur européens étaient réunis pour faire le point, à deux jours d'un sommet à Malte où chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE presseront leurs homologues africains de coopérer davantage aux retours de migrants économiques vers l'Afrique. Les Européens ont convenu lundi d'accélérer la répartition des réfugiés dans l'UE à partir des "hotspots" où ils continuent d'affluer en Italie, et surtout en Grèce. Pour l'heure, moins de 150 réfugiés ont effectivement été "relocalisés" depuis ces points d'arrivée, alors que 160.000 doivent l'être en deux ans selon les engagements pris.

Mais "nous voyons des situations où par exemple en Grèce, il y a 10.000 entrées par jour", a souligné le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, qui présidait la rencontre à Bruxelles. Les "hotspots ne peuvent pas gérer toutes les arrivées", a-t-il reconnu, alors qu'ils sont censés identifier les migrants et enregistrer leurs demandes d'asile dans l'UE. Pour faire face à cette situation de débordement, les ministres ont donc planché lundi sur une nouvelle idée: la mise en place de "centres de traitement" sur "le reste de la route" des migrants, "à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE", soit dans certains pays des Balkans, a expliqué M. Asselborn.

Ils pourraient "entamer les procédures en vue d'une demande d'asile ou bien si c'est le cas, en vue d'un retour", a-t-il poursuivi, soulignant que l'objectif était "d'arriver à ralentir les flux" et à les contrôler. "La politique de simplement laisser-passer les personnes aux frontières doit être terminée", a-t-il lancé. "Nous sommes tout simplement trop lents", a insisté le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, tandis que son homologue français a appelé à "accélérer le mouvement" sur tous les fronts, y compris le renvoi de "ceux qui ne relèvent pas du statut de réfugiés en Europe".

Pas de répit

Des représentants de 11 pays membres étaient aussi réunis lundi à Vienne, pour discuter de la manière de mieux intégrer les nouveaux arrivants. "Plusieurs pays comme l'Allemagne, la Suède et l'Autriche sont submergés par le nombre", a souligné le ministre autrichien Sebastian Kurz. Des milliers de migrants continuent de faire marche vers les portes de l'UE, par bateau, entre les côtes turques et les îles grecques de la mer Egée, puis en ferry jusqu'au continent, mais aussi à pied, en train, en bus, pour traverser les Balkans vers le nord de l'Europe. Le flux avait été interrompu quelques jours en raison de la grève des ferries grecs entre les îles égéennes et le continent.

Mais depuis sa levée vendredi, quelque 15.000 migrants ont été acheminés vers le port du Pirée, continuant immédiatement leur route vers le nord. Sur l'île grecque de Lesbos, le flot de migrants venant de Turquie ne se tarit pas, à la faveur d'une météo clémente pour la saison. Un photographe de l'AFP a vu lundi matin une dizaine d'embarcations avec chacune plusieurs dizaines de passagers, débarquer sur les plages du nord de l'île. A Eidomeni sur la frontière macédonienne, une centaine d'autobus formaient lundi matin une longue file. Plus de 750.000 réfugiés et migrants sont déjà arrivés depuis le début de l'année en Europe, selon l'ONU, qui table sur l'arrivée en Europe de 600.000 personnes ces quatre prochains mois, par la Turquie.

Le contrôle des frontières extérieures de l'UE, la lutte contre les passeurs et les retours de migrants illégaux seront aussi au menu du sommet de Malte mercredi et jeudi. Même si les projecteurs se sont déplacés ces derniers mois sur la Route des Balkans et les réfugiés syriens, chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent y rencontrer leurs homologues africains pour s'attaquer aux "causes profondes" qui poussent tant d'Africains à tenter de gagner l'Europe au péril de leurs vies. Toujours à La Valette, les Européens ont ensuite prévu de faire une nouvelle fois le point entre eux, lors d'un sommet jeudi après-midi au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. (Afp)



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