Les cours du pétrole ont fini la séance en hausse à New York, le marché étant surtout encouragé par la faiblesse du dollar, ainsi que l'annonce d'un petit reflux des stocks de brut au terminal de Cushing (Oklahoma, sud). Le prix du baril de référence (WTI) pour livraison en juin a pris 1,05 dollar à 59,63 dollars en clôture au New York Mercantile Exchange (Nymex), terminant le mois sur une hausse de plus de 25% par rapport à la fin mars. Jason Schenker, chez Prestige Economics, a souligné que les cours étaient soutenus par le dollar et le manque d'empressement manifesté mercredi par la Réserve fédérale (Fed) pour rehausser les taux d'intérêt, vu la faiblesse de la croissance économique aux Etats-Unis.
La première estimation du Produit intérieur brut (PIB) américain pour le premier trimestre a en effet fait état mercredi d'un rythme annuel de 0,2% seulement, et la faiblesse de l'inflation en mars annoncée jeudi n'a pas non plus de quoi encourager la Fed à rehausser les taux d'intérêt. Toute hausse des taux aurait pour effet de renchérir le dollar, ce qui rendrait le pétrole plus onéreux pour les acheteurs munis d'autres devises. Par ailleurs, au lendemain de la publication des chiffres officiels sur les réserves de brut aux Etats-Unis, qui ont fait état d'une augmentation globale inférieure aux attentes, "les investisseurs se concentrent sur la baisse des stocks à Cushing, qui peut être le signe de ce qui se passe dans le gisement de Bakken, et signaler que la production commence à ralentir", a expliqué Michael Lynch, chez Strategic Energy and Economic Research.
Le bassin schisteux de Bakken, centré sur les Etats du Dakota du Nord et du Sud, et qui déborde sur le Canada, est parmi les plus prometteurs en Amérique du Nord actuellement. Son exploitation a permis aux Etats-Unis de très fortement augmenter leur production de pétrole, contribuant à la surabondance actuelle de l'offre sur les marchés internationaux, responsable de l'effondrement des cours depuis près d'un an.
Mercredi les cours avaient déjà progressé à l'annonce que les stocks à Cushing avaient reflué d'un demi-million de barils, à 61,7 millions de barils, un premier recul en 21 semaines. Mais plusieurs analystes ont mis en garde contre tout enthousiasme dans le marché. Ainsi Tim Evans, chez Citi, a noté que la production de l'Opep était restée en avril à "un niveau suffisamment élevé pour que le marché souffre d'un surplus jusqu'en 2016".(Agences)