Les cours du pétrole s'affichaient en légère hausse mercredi en Asie, le marché escomptant une nouvelle réduction des réserves de brut aux Etats-Unis qui allègerait l'offre mondiale excédentaire. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août s'appréciait de 12 cents, à 61,13 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 11 cents, à 64,56 dollars.
Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg prédisent une baisse des réserves de brut américaines de 2 millions de barils la semaine dernière. Les chiffres officiels des stocks, qui seront aussi l'occasion de faire le point sur la production de pétrole aux Etats-Unis, doivent être donnés mercredi à 14h30 GMT par le ministère de l'Energie (DoE), mais les investisseurs ont tendance à se positionner avant leur parution.
Les cours du brut se sont effondrés au second semestre 2014 sous l'effet d'une surabondance de l'offre d'or noir dans le monde, due à la hausse de la production aux Etats-Unis et au Moyen-Orient alors que la demande restait modeste. Ils se sont depuis repris grâce notamment à une baisse du nombre de puits de forage américains en activité, remontant de 15% depuis le début de l'année, mais la persistance du déséquilibre entre offre et demande ralentit ce mouvement et les cours se tiennent autour du seuil pivot des 60 dollars.
A cela s'ajoute la perspective d'un retour massif du pétrole iranien sur le marché. L'Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont engagés depuis 20 mois dans d'intenses tractations sur le dossier du nucléaire iranien. L'accord final auquel ils espèrent aboutir d'ici la fin du mois doit garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien, en échange d'une levée des sanctions internationales qui affectent l'économie de ce pays.
A une semaine de la date-butoir, tout pronostic sur l'issue de ces négociations semble hasardeux. Pour le chef des négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, "les progrès ne sont pas au niveau attendu" alors que le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif s'est félicité d'un "engagement politique" pour avancer. Le guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei a quant à lui réaffirmé les "lignes rouges" iraniennes exigeant la levée "immédiate" des sanctions de l'ONU et des Etats-Unis en cas d'accord et réitérant son refus de toute inspection des "sites militaires".
L'Iran a fait savoir qu'il pourrait doubler ses exportations de pétrole dans les six mois suivant un accord, à plus de deux millions de barils par jour. Mardi, le baril de "light sweet crude" avait terminé en hausse de 63 cents, à 61,01 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait fini à 64,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,11 dollar. (Agences)