Le mouvement de la société pour la paix (MSP) tente par une sorte de gymnastique politique de cultiver le suspens sur sa participation ou pas aux prochaines élections législatives et locales prévues en 2017. Son président, Abderrazak Makri s’est échiné aujourd’hui mercredi dans son long discours à l’ouverture de la 14ème Université d’été, à plaider sur les deux options qui s’offrent à son parti à savoir participer ou boycotter.
Mais en y écoutant bien le chef du parti algérien des frères musulmans, on conclut qu’il ne fait pas l’ombre d’un doute que le MSP va rester fidèle à la stratégie participationniste de son fondateur, Cheikh Mahfoud Nahnah. «Si le mouvement venait à confirmer sa participation à cette échéance nationale, cela voudra dire qu'un consensus aura été atteint» au sein des structures du parti, a lancé Abderrazak Makri, qui semblait aller vers cette perspective.
Mais pour faire les choses dans les normes organiques et faire durer ce qui s’apparente à un faux suspens, Makri donne rendez-vous à la prochaine réunion du Conseil consultatif du MSP devant se tenir au mois de décembre. Le conférencier a affirmé que son parti était «conscient de l'importance de prendre position par rapport aux prochaines législatives». Et de passer en revue les contrecoups d’une non participation notamment l’absence du parti dans les institutions élues. Un aveu presque que l’option du boycott est catégoriquement écarté bien que Makri se soit épanché sur les risque de fraude.
C’est pourquoi il a appelé ses ouailles à participer au débat pour trancher le moment opportun la question, précisant que «toute décision hâtive serait prématurée». Pour ce faire, le président du MSP a appelé à la nécessaire «contribution de tous au processus de transition démocratique», estimant que les prochaines législatives «en seront la meilleure opportunité».
Précisément, Makri a certes évoqué ce principe cher à ses amis de la CNLTD et de l’ISCO mais tout le monde a noté l’absence remarquable des leaders des partis de l’opposition avec lesquels le MSP file soi-disant le parfait amour. Il y n'avait aucun président de ces partis qui se sont fait représenter par des seconds couteaux. Par contre, le FLN s’est fait représenté par un fidèle de Amar Saâdani à savoir M. Ahmed Boumahdi, secrétaire général du FLN par intérim. Un indice que ce parti qui a noyauté les institutions plus de quinze années durant va amorcer un retour au bercail ? Ça a tout l’air d’être le cas.