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Le taux de change flambe à Port Saïd après l’opération coup de poing

13-04-2015 19:27  Abbès Zineb

La descente policière inopinée, opérée dimanche par des éléments de la DGSN au square Saïd, place forte du change parallèle de devises a eu pour première effet la flambée du taux qui a bondi au-dessus de la barre psychologique de 1 Euro pour 16 dinars.

La plupart des jeunes qui proposaient le long du boulevard Abane Ramdane la vente ou l’achat de devises étaient absents lundi. Et les quelques téméraires qui ont bravé le risque d’une nouvelle descente punitive étaient sur le qui-vive.

Au café mythique "Tonton ville", le sujet est au cœur de toutes les conversations. «  C’est une opération diligentée, après des informations sur l’introduction d’une grosse quantité de faux billets » croient savoir certains. Pas si sûr pour d’autres qui croient dur comme fer que cette action de la police  est en rapport avec la décision des pouvoirs publics de lutter contre le marché parallèle de la devise.

Narquois, un des cambistes ne croit pas du tout à la thèse des pouvoirs publics qui voudraient mettre de l’ordre. «  Ce sont bien eux les responsables qui sont les premiers à venir acheter les devises à Port Said » dit-il. Un banquier de l’agence BDL  du square port Said est formel : «  Vous risquez de tomber sur des faux billets à la banque, mais pas chez ceux qui font le change, ce sont des gens sérieux, c’est leur business ».

Un autre banquier qui a souhaité garder l’anonymat ne croit pas à l’efficacité de cette intervention policière. « Même s’ils (ceux qui proposent le change) les chassent, le phénomène ne va pas disparaitre, car c’est un besoin. Ceux qui ont l’habitude d’acheter, ils vont aller au marché  Clauzel, à  l’aéroport ou ailleurs », croit-il. C’est quoi alors la solution ? « C’est de légaliser les bureaux de change, d’autant plus que la loi existe », dit-il en citant des pays comme la Pologne, la Roumanie, la Hongrie qui ont pu maitriser le change de devises avec la mise en place de ces bureaux.

Sauf que cette proposition est loin de faire l’unanimité, certains mettant en avant le risque d’assister à une fuite des capitaux vers l’étranger au moment justement où les réserves du pays sont mises sous pression par la baisse des prix du pétrole, alors que d'autres avancent qu'après tout ces devises ne viennent pas des banques publiques soulignant à juste titre que c'est l'argent de la diaspora algérienne.



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