Le syndicat UGTA d’Air Algérie s’est fondu dimanche d’un long communiqué dans lequel il prend la défense de la compagnie, tout en assimilant les critiques dont elle fait l’objet à un complot visant son démantèlement. "Nous assistons, depuis quelque temps, à des attaques en règle contre le pavillon national Air Algérie. Pour cela, le syndicat UGTA-entreprise ne peut demeurer indifférent", souligne un communiqué de ce syndicat, signé par son secrétaire général S. Tiaouinine.
Le syndicat UGTA cible d’emblée le SPLA, syndicat autonome des pilotes pour l’accuser de saisir « cette malheureuse conjoncture pour apporter de l'eau au moulin des détracteurs invétérés, qui trouvent toujours matière pour discréditer, quoi qu'il advienne, Air Algérie, fut-elle la meilleure compagnie au monde et l'Algérie meilleur pays du monde !"
Le syndicat tente de minimiser la crise
Le syndicat UGTA estime que « ces attaques endogènes ne sont nullement justifiées ni opportunes, qui auront pour seule conséquence, la désaffection des passagers, par l'installation d'un climat de psychose". Néanmoins ce syndicat, comme le PDG de l’entreprise lors de son passage sur Ennahar TV, tente de minimiser la crise en reconnaissant l'existence de "quelques insuffisances d'ordre matériel et organisationnel, à l'instar de toutes les compagnies aériennes du monde".
"Dans un passé récent, Air Algérie a connu une situation dramatique qui l'a mise dans l’œil du cyclone européen, à telle enseigne que les responsables de l'époque furent convoqués manu militari à Bruxelles pour être remis à l'ordre, sans que cela ne soulève un tel tollé", rappelle le syndicat dans son communiqué, citant notamment "le risque de la +black list+, terme usité pour la première fois dans l'histoire d'Air Algérie". "Ne fusse l'intervention salvatrice de l’État, qui avait mis fin aux errements de l'époque, nous ne serions pas là pour en parler. Nous reviendrons en détail sur cette sinistre époque", ajoute encore le communiqué.
La presse qui a consacré plusieurs « UNE » à la situation d’Air Algérie, en se faisant notamment l’écho du calvaire des passagers livrés à une interminables galère dans les aéroports français notamment, a eu droit à sa part de critiques de ce syndicat. "Quant aux allégations parues dans la presse, relatives à l'affrètement, nous relevons que leurs auteurs confondent, insidieusement, entre les constructeurs d'avions et les affréteurs. Nous répondons qu'Air Algérie n'a jamais affrété auprès de Boeing ou d'Airbus, parce que ce n'est pas leur vocation", a précisé le patron du syndicat.
Les journalistes sont qualifiés aussi de « manipulateurs qui n'hésitent pas à utiliser tous les moyens pour calomnier et diffamer, commettent l'imprudence de douter et de s'attaquer à la maintenance aéronautique, qui a déjà acquis ses lettres de noblesse depuis des décennies", note le syndicat d'Air Algérie, appelant ces "manipulateurs" à "avoir, au moins, l'honnêteté de reconnaître le travail exceptionnel accompli par des techniciens compétents et expérimentés, reconnu même par les avionneurs et les équipementiers".
Partisan du statut quo
"S’agissant du recrutement, il n'est l'apanage de personne, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que de jeunes algériens soient recrutés, pour peu qu'ils répondent aux critères d’accès", ajoute encore le syndicat qui se fait ainsi l’avocat des recrutements d’enfants de la nomenclature.
Le syndicat est dans son rôle de défendre la compagnie en tant qu’outil de travail, mais delà à minimiser par cécité ou par mauvaise foi l’ampleur de la crise d’Air Algérie est tout simplement ridicule. En vérité, le syndicat UGTA d’Air Algérie, en fin de mandat depuis des années déjà est un puissant lobby, partisan du statut quo au sein d’Air Algérie.