C’est parce que la fiabilité et la fluidité du renseignement sont les clés de toute lutte contre le terrorisme et le banditisme dans la région du Sahel et du Sahara, la formation des agents s’avère indispensable. C’est l’objectif fixé à un cycle de formation sur l' «analyse du renseignement opérationnel» qui a débuté aujourd’hui mardi (du 8 au 16 décembre), à Alger au profit d'une trentaine d'officiers supérieurs issus des services des renseignements de onze pays sahélo-sahariens.
Cet atelier de réflexion initié par le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) en coopération avec la Police allemande (Bundeskriminlamt/BKA), vise à «renforcer les capacités» des Etats membres de l'Union Africaine (UA) en matière de lutte anti-terroriste. «C’est une autre étape importante dans leurs efforts conjoints visant à renforcer les capacités des Etats africains de lutte anti-terroriste», a indiqué le chef de l'Unité base de données et documentation auprès du CAERT, Ameur Dahmani, à l'ouverture de ces assises.
Cette formation, la 5ème du genre, qui va s’étaler sur neuf jours, permettra aux officiers du renseignement des pays du Sahel et du Sahara de pouvoir acquérir des techniques plus pointues de recherches, de collectes et d’analyses des données sur un terrain miné.
Des officiers de 13 pays présents
Et pour cause, comme l’a souligné M. Dahmani, le terrorisme et le crime organisé continuent de «représenter des menaces réelles à la paix et à la sécurité dans le continent, surtout dans la région sahélo-saharienne». Et d’ajouter : «Des événements en cours au Sahel et à l'étranger tel que l'infiltration des éléments terroristes dans les communautés, les frontalières notamment, nous interpellent sur la nécessité urgente d'approfondir et d'élargir notre système de collecte de renseignement».
Ce responsable du CAERT s’est naturellement appesanti sur les «conséquences» de la crise en Libye sur la région notamment la dissémination des armes. «Cette crise continue de hanter notre région, des groupes terroristes, de près ou de loin, semblent se livrer à des activités coordonnées, causant des centaines de victimes parmi les personnels de sécurité et la population civile», a-t-il souligné.
La CAERT à la manœuvre
Ceci étant, ce cycle de formation est destiné essentiellement aux Etats impliqués dans le processus de Nouakchott et celui de Djibouti, à la suite d'une demande expresse des Chefs des services de renseignement et de sécurité desdits processus. Il répond aussi à un besoin «identifié» par le CAERT lors des missions d'évaluation menées dans ces Etats. Outre l'Algérie, douze pays Sahélo-sahariens sont invités à ce cycle de formation, à savoir la Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Libye, Burkina Faso, Tchad, Cemeroun, Kenya et la Somalie, en plus du Centre conjoint de renseignement et de fusion de la région des Grands Lacs (JlFC).
Tous les responsables de ces pays infestés par les terrorismes et les bandes de narcotrafiquants sont désormais convaincus que le renseignement et le nerf de la guerre contre ces facteurs de déstabilisation. A souligner que la cérémonie d'ouverture de cette formation s'est déroulée en présence de l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Lingenthal Gotz, et des représentants du corps diplomatique de onze pays sahélo-sahariens accrédités à Alger.