La classe politique fait sa rentrée. Après le Premier ministre Abdelmalek Sellal depuis Saida, puis le RND dont le Bureau national s’est réuni hier vendredi, c’est autour du RCD de se remettre dans le bain. Un long communiqué sanctionnant la réunion de son conseil national est mis en ligne samedi matin sur son site officiel. Fidèle à sa ligne critique, le RCD, dans son évaluation de la situation générale du pays, fait un constat très négatif quant à l’action du gouvernement dans ce qui est qualifié de contexte « de dégradation continue de la situation financière du pays et de coupes budgétaires érigées par le gouvernement comme seule réponse concrète à cette crise ».
"Mesures insuffisantes et incohérentes"
Pour ce parti, les mesures prises par le gouvernement, dans le but de juguler les effets de la crise « sont aussi insuffisantes qu’incohérentes ». Ces mesures sont encore qualifiées de « replâtrages conjoncturels » dictés par l’urgence. Signe palpable de ces échecs, observe le parti de Mohcin Bélabbas, le non aboutissement de l’opération e bancarisation de l’argent de l’informel. « L’intégration de l’informel dans la sphère légale, à supposer que la volonté de le faire existe, implique un projet graduel et à long terme qui s’insère dans un nouveau climat économique. Il en est de même de l’emprunt obligataire avec des risques de dévaluations importants d’autant que les liquidités espérées sont destinées aux dépenses de fonctionnement », lit-on à ce propos.
Le RCD pointe aussi dans son communiqué, la problématique du recours à l’endettement extérieur de grandes entreprises publiques , comme Sonelgaz, une voie qui sera ouverte dans la prochaine loi de fiance. « Le recours à l’endettement extérieur envisagé, semble-t-il, dans la nouvelle loi des finances par le biais des entreprises publiques sous l’artifice de financements de projets risque de se transformer à un retour pur et simple à l’endettement », prévient le parti qi voient mal des entreprises algériennes « fortement déstructurées financièrement et vivant d’assainissement à répétition » honorer des échéances de court terme qu’elles auraient contractées auprès d’institutions financières internationales (banques ou autres). C’est une gageure, voire un pari risqué pour le RCD qui subodore dors et déjà l’intervention de l’Etat au titre de garantie dans la majeure partie des cas.
Les accusations des athlètes et le parc Dounia
Le RCD revient en outre dans son communiqué sur les grandes affaires qui ont alimenté la chronique estivale, à savoir les accusations de l’athlète Makhloufi et le scandale foncier du parc Dounia qui seraient le signes de la généralisation de la corruption. « Les derniers épisodes de cette série en cours nous sont donnés par le traitement réservé par les pouvoirs publics aux accusations graves des sportifs qui ont participé aux jeux olympiques de Rio et le dépeçage du parc Dounia au profit de privilégiés en place et lieu d’un site qui devait être aménagé et servir de poumon pour la capitale.
Le RCD s’interroge sur la passivité de la justice dans l’affaire de Dounia parce que l’appareil judiciaire est « soumis aux désidératas des chapelles de l’exécutif », déplore t-il en se posant cette question « Comment peut-on faire croire aux populations que les citoyens sont égaux devant la loi quand des personnalités éclaboussées par des détournements de l’argent public, la corruption, les passes droits ou l’évasion fiscale continuent de siéger dans le gouvernement ou dans les institutions de l’Etat au moment où de présumés innocents sont jetés en prison en violation de la loi ? ».
"Détention abusive"
A contrario, le RCD dénonce « la détention abusive » de l’ex DG de la CNAN, Ali Boumbar, depuis 2012 et celle de militants politiques dont des cadres du RCD, Nacereddine Hadjadj et Noureddine Kerrouchi, dans l’affaire de Ghardaïa et les traitements infligés à Slimane Bouhafs et Mohamed Tamalt pour leurs publications sur les réseaux sociaux.