Le procureur de la République de Paris, François Molins, a animé samedi un point de presse pour communiquer les premiers éléments d’informations sur l’assaillant de l’attaque de Notre-Dame de Paris le 6 juin dernier, Farid Ikken.
Le procureur estime d’emblée qu’il s’agit d’un cas singulier offrant « un profil de néophyte tout autant redoutable que les plus aigueris.»
Etant dans une situation régulière et professionnellement inséré, Farid Ikken ne dégageait « aucun signe de radicalisation et était inconnu des services spécialisés », selon le procureur de la République qui ajoute que l’auteur de l’attaque de Notre-Dame de Paris « n’avait aucun contact avec la Syrie et l’Iraq.»
Pour François Molins, le cas de Farid Ikken montre que « La menace terroriste devient protéiforme, puisque rien ne présageait ce passage à l’acte.»
« C’est une menace endogène portée par des individus velléitaires », ajoute le procureur qui rappelle les témoignages de ses proches le définissant comme quelqu’un de « solitaire, sérieux, discret et issu d’une famille peu pratiquante.»
Son directeur de thèse, ajoute encore le procureur, l’a qualifié de quelqu’un d’« ouvert, intelligent, travailleur et fervent de la démocratie occidentale ».
M.Molins considère que l’auteur de cette acte terroriste représente « toute la difficulté de l’identification des profils néophytes ».
Après la perquisition de son domicile, les policiers ont exploité plusieurs supports numériques, à savoir un ordinateur portable, quatre clés USB et une carte mémoire qui ont mis en évidence son « intérêt prononcé pour le jihadisme et les thèses de Daech», poursuit l’intervenant qui affirme que le mise en cause «a tourné une vidéo d’allégeance à Daech à son domicile. Une vidéo qu’il comptait partager sur le site télégramme avant son passage à l’acte, mais n’y est pas parvenu.»
En outre, les enquêteurs ont découvert, « Des images de propagande glorifiant les attentats de Londres, de Bruxelles, et de Paris, des photos de Mohamed Merah, des manuels islamiques de Daech, des images des années de sang en Algérie et en Iraq.»
Se disant musulman sunnite, Farid Ikken « a tout de suite reconnu les faits expliquant que son processus de radicalisation a été solitaire, extrêmement rapide et sur internet », rapporte le représentant de la justice notant que « sa décision du passage à l’acté a été prise quelques jours avant les faits. »
Enfin, il a fait savoir que « Farid Ikken a été présenté à un juge d’instruction pour une mise en examen, et sera soumis à une expertise psychiatrique .»