Tous les observateurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur étaient à l’affut : Bouteflika fera t-il une apparition ou pas à l’occasion de la célébration du 60éme anniversaire du déclenchement de la révolution ? Eh bien, ces observateurs sont bien servis, puisque le président n’a pas manqué le rendez-vous du 1er Novembre.
Le contraire est impensable, pour ceux qui connaissent son attachement viscéral à cette date qui concentre à la fois la symbolique, l’émotion, la mémoire, le destin. Samedi le président s’est bien déplacé au cimetière d’El Alia. Arrivé sur fauteuil roulant, comme l’ont rapporté les agences d‘information, il a déposé une gerbe de fleurs puis s'est saisi du drapeau national qu'il a embrassé, un geste qu’il a souvent accompli. Et de saluer les principaux responsables qui l’ont accompagné avant de retourner à sa résidence de Zeralda.
Dans l’après midi, Abdelaziz Bouteflika avait reçu les vœux de hauts responsables de l’Etat, à savoir le du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci.
Le président avait reçu également les voeux du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, du ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la république, Ahmed Ouyahia, du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, du ministre des Finances, Mohamed Djellab, ainsi que du secrétaire général de l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), Said Abadou.
Une visibilité médiatique plus intense
La veille de la célébration du 1er Novembre, le président Bouteflika s’est adressé au peuple algérien , à travers un long message dans lequel il rappel que « la Révolution fut l'évènement qui transcendera l'impossible pour différencier deux époques que seules la volonté et la détermination d'une poignée d'hommes issus d'un peuple résolument décidé à recouvrer sa liberté et sa souveraineté, rapprochaient ».
Poursuivant, le président Bouteflika estime que « pour l'Algérie et les Algériens, Novembre restera à jamais synonyme d'espoir et d'espérance. Le peuple algérien peut s'enorgueillir que ces efforts consentis aujourd'hui tant sur le plan interne qu'externe soient à la hauteur des exploits de Novembre. Il est en droit également de se féliciter de son rang parmi les nations, qui lui permet d'aller vers de plus grandes ambitions ».
Cette activité du président, qui lui donne du coup, une visibilité médiatique plus intense se situe en fait dans le prolongement des audiences accordées ces deux dernières semaines aux ambassadeurs qui étaient en attente de déposer leurs lettres de créance pour entamer de façon officielle leur mission en Algérie. Un des ambassadeurs reçu a dit sous le sceau de l'anonymat à Algérie1 que « Le président Bouteflika est extrêmement lucide, mais surtout très informé des dossiers ». En reprenant ainsi la main , le président Bouteflika entend vraisemblablement démentir l’opposition, mais aussi les cercles occultes, qui sont à l’intérieur même du système (la fameuse cinquième colonne) qui continuent à pilonner sur la « vacance du pouvoir »