Le président Abdelaziz Bouteflika a appelé dimanche les travailleurs algériens à se préparer à la bataille de la productivité et de la compétitivité pour sortir l’économie algérienne de l’addiction au pétrole et l’argent facile. « Vous n'êtes pas sans savoir que notre pays vient d'entrer dans une ère où le maître mot est la productivité de l'entreprise et la compétitivité » écrit-il dans son message, à l’occasion de la fête international du Travail et lu par son conseiller Mohamed Benamar Zerhouni.
"Nous faisons face aujourd'hui à une dépendance quasi totale aux recettes des hydrocarbures accompagnée par une implosion de nos importations commerciales avec une augmentation spectaculaire de leurs coûts qui nous oblige à recourir à nos réserves de change. Nous voyons par conséquent, en la réduction ces derniers mois du volume de nos importations, un recul à maintenir impérativement.
Par ailleurs, la promotion de l'économie nationale implique un saut pour nos entreprises de manière à pouvoir reconquérir le marché national. Il s'agit là d'une revendication clamée par l'UGTA, que nous remercions d'ailleurs, à travers sa mobilisation à davantage de production et de consommation du produit local.
Cette tendance intervient en temps opportun pour consacrer le principe de la préférence nationale en accordant la priorité au produit national dans les marchés publics lorsqu'il est disponible et répond aux critères requis.
Pour le président Bouteflika, cette nouvelle étape « implique davantage de mobilisation et de concertation entre tous les acteurs économiques, les entreprises et les administrations économiques, notamment les travailleurs et leurs directions syndicales autour des priorités économiques arrêtées. En un mot, le chef de l’Etat invite à une mise en synergie de tous les acteurs pour conférer à l’économie algérienne une autre ambition.
« Par l'unification de nos efforts, l'engagement de tous sur la voie du renouvellement, la compétitivité des entreprises, le rendement des travailleurs et le climat propice à l'investissement, nous pourrons accélérer le développement de notre économie en lui conférant une ambition industrielle qui soit à la hauteur des défis auxquels elle fait face », plaide le président Bouteflika qui met en relief la justesse du choix qu’est le pacte national économique et social de croissance.
« Aussi, j'exhorte tous les partenaires sociaux et économiques dans le cadre de cet espace institutionnel national de concertation et de dialogue, à y adhérer afin d'accélérer le processus des réformes économiques et renforcer le développement industriel dans notre pays », souligne le président de la République en faisant valoir aussi la portée politique de la constitutionnalisation du Conseil national économique et social (CNES), laquelle devrait , selon lui « avoir un impact positif sur le développement dans notre pays, car constituant un espace important pour l'éclosion d'idées et la recherche de solutions ».
Le président Bouteflika évoque dans son discours la prochaine tripartite, prévue pour le mois de juin. Elle sera, explique-t-il « l'occasion d'une concertation autour de la poursuite du développement économique dans le sens de la consolidation de la dynamique enclenchée depuis quelques années en matière de création d'emploi, de baisse du taux de chômage, notamment parmi les diplômés universitaires et de perfectionnement du système national de formation pour être au diapason des exigences en terme de main d'œuvre qualifiée .»