Le dernier rapport mensuel publié aujourd’hui lundi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) donne la valeur réelle du manque à gagner de l’Algérie dans le sillage de l’effondrement des cours du brut durant l’année 2015. En effet, le cartel estime que la moyenne annuelle des prix du brut algérien est passée de 99,68 dollars le baril en 2014 à 52,79 dollars en 2015, dans un contexte de forte volatilité du marché pétrolier mondial à cause notamment d'une offre abondante.
Résultat : les cours du baril de brut de référence algérien, le Sahara Blend, ont perdu 47% en 2015 sur un an, s'établissant à 52,79 dollars, souligne l'OPEP dans son rapport. Et le prochain rapport risque d’êtres plus dramatique puisque les cours du pétrole enregistrent en ce début de l’année 2016 une chute historique descendant même en dessous de la barre psychologique des 30 dollars.
Depuis la fin de l’été le Sahara Blend a continué sa dégringolade soutenue pour atteindre 38,59 dollars le baril en décembre contre 45,30 dollars en novembre, soit une baisse de 6,71 dollars dans l'intervalle d'un mois. C’est un record jamais égalé depuis 12 ans comme le souligne le rapport de l’OPEP. Elle explique cet effondrement des prix par «l'abondance de l'offre» qui plombe le marché pétrolier ainsi que les «signes du ralentissement de l'économie chinoise».
La monarchie saoudienne pour des raisons liées à sa volonté de faire la guerre par procuration à la Russie, à l'Iran et à la Syrie, a sciemment refusé de réviser à la baisse sa part de production. Malgré les tentatives de l’Algérie de lui faire entendre raison pour obtenir une reprise des prix, la monarchie n’a rien voulu savoir.
Scénario imprévu
De fait, des pays producteurs comme l’Algérie ont été durement impactés par cette baisse drastique des cours du pétrole au point d’élaborer des lois des finances très contraignantes. Pis encore, la production de l'Algérie qui est déjà largement moindre par rapport à celle de l’Arabie saoudite, a connu une chute due à l’attaque terroriste de Tiguentourine.
En décembre dernier, elle a atteint 1,185 million de barils par jour (Mbj), selon l’OPEP citant des données algériennes officielles. Aussi, la moyenne de la production algérienne en 2015 a-t-elle «légèrement» reculé à 1,156 Mbj, contre 1,193 Mbj en 2014 note le rapport. Conséquence : le gouvernement qui a déjà élaboré un budget drastique pourrait tailler prochainement dans certaines dépenses et annuler des projets faute de pouvoir les fiancer.
Pour cause, il n y a aucun indice prouvant que la tendance baissière des cours du pétrole va pouvoir s’arrêter à moyen terme, bien au contraire l'arrivée de l' Iran sur le marché pétrolier à la suite de la levée des sanctions internationales va impacter encore plus un marché déjà moribond. Le ministre des fiances lui-même a reconnu dimanche que le gouvernement ne s’attendait pas à ce scénario catastrophe.