Le ministre des Transports, Boudjema Talai a dressé jeudi au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), un tableau noir de la compagnie aérienne Air Algérie en dénonçant la "qualité du service qui ne répond pas aux standards internationaux, l'irrégularité des vols, les retards et l'annulation des vols qui ont "impacté négativement la réputation de la compagnie"...
C'est en fait un véritable réquisitoire de la gestion de l'ex PDG, Mohamed Salah Boultif qui, depuis son installation en 2011 à la tête de la compagnie aérienne, n'a pas su, faute de compétences avérées, la hisser à la place qu'elle aurait du avoir.
Bien au contraire, arrogant, suffisant, méprisant, se croyant intouchable, n'écoutant que sa propre personne, gérant l'entreprise à la petite semaine, il a fait régresser la compagnie, aujourd'hui largement dépassée par Tunis Air, Royal Air Maroc et surtout Ethiopian Airlines qui ambitionne de devenir la première compagnie aérienne africaine en termes de nombres de passagers transportés dès 2015.
Ethiopian Airlines occupe déjà la première place à l'échelle continentale en termes d'appareils (79 avions et en commande 20 737 MAX 8, trois 737-800, 12 Airbus A350-900) avec 6 millions de passagers transportés en 2014, Royal Air Maroc (6 millions), Egypte Air ( 7 millions), South African Airways (7,1 millions).
Alerté sans arrêt par le Collectif contre la cherté des transports vers l'Algérie (CCTA), l'ancien PDG, qui n'a jamais daigné recevoir ce collectif, est resté droit dans ses bottes imposant aux algériens et en particulier à ceux résidants à l'étranger des prix excessifs considérés par tous les spécialistes comme les prix les plus chers au monde pour les distances parcourues.
Autre tare, Air Algérie dispose d'un pléthorique personnel évalué à 10.000 employés (Royal Air maroc, 4.600), (Ethiopian Airlines, 7.642), soit 217 employés par avion, et c'est cette pléthore de personnel qui pousse Air Algérie à racketter ses passagers et à imposer aux soit disant compagnies concurrentes (Aigle Azur, Air france) de s'aligner sur ses prix révoltants. Espérons que le nouveau ministre des transports, qui a déjà fait ses preuves de bon gestionnaire dans une autre vie, saura remettre de l'ordre dans cette entreprise, considérée comme un géant aux pieds d'argile, tout comme il se doit de s’intéresser à tous ces fils et filles de privilégiés qui ont squatté les agences de la compagnie à l’étranger, mais là c'est une autre histoire.