Entre le ministère de l’éducation et le CNAPESTE, le torchon brûle. Alors que le syndicat a choisi de faire monter la pression en organisant lundi des sit-il devant les Directions de l’éducation, le ministère a haussé le ton.
Par la voie de Messeguem Nédjadi, inspecteur général, invité à la radio, il a fait un procès en règle au syndicat accusé de sortir de son "cadre socio-professionnel pour faire de la politique ».
« Depuis une dizaine d’années, ce même syndicat, à la même période de l’année, c'est-à-dire pendant les mois de janvier et de février, détourne l’école de sa mission républicaine. Il choisit ce moment particulier de l’année pour perturber les élèves de terminale, sachant pertinemment que le baccalauréat a une forte portée sociale".
"Ce syndicat prend la société en otage. C’est du chantage déclaré car il n’y a aucun alibi ni prétexte sérieux qui justifient aujourd’hui l’action du Cnapeste », note ce responsable du ministère dont le ton tranche avec la réserve habituelle de la tutelle.
Ce constat fait, M.Messeguem, revient sur certaines revendications qui sont de son point de vue une aberration. D’abord celle ayant trait à la promotion automatique. « La promotion automatique n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Les compétences professionnelles exigées d’un enseignant sont sans cesse renouvelables. Le Cnapeste demande une promotion automatique sans aucune formation ni examens professionnels. Imaginez un enseignant qui, au cours d’un parcours professionnel de 25 ou 30 années, ne subit aucune formation ni examens.
Comment voulez-vous que l’école algérienne avance » se demande ce responsable qu'il a d’autant plus raison que les enseignants eux même font subir aux élèves des contrôles continus pour accéder au niveau supérieur. Pour lui, à travers cette revendication, les syndicats envoient un mauvais signal aux élèves dont le rôle de l’école est de les préparer à la compétition et à l’émulation.
Quant à la retraite après 25 ans de service, en comptant les trois années d formation universitaire et les deux années de service national pour les hommes, c’est du jamais vu nulle part au monde. « Hormis les corps sécuritaires qui font exception, tous les secteurs appliquent le départ en retraite à l’âge de 60 ans ou exceptionnellement après 32 ans de service », indique-t-il.
De plus, il pense qu’une telle demande est à contre-sens par rapport à l’évolution mondiale du travail. « Actuellement, tous les pays sont en train de repousser l’âge de départ à la retraite. L’Allemagne, par exemple, a fixé cet âge à 67 ans et son gouvernement travaille désormais sur un texte qui l’allongerait encore jusqu’à 70 ans », explique-t-il.
Le représentants du ministère achèvera son intervention à la radio en révélant que ces grèves à répétition ont causé un retard de deux ans sur dix dans le cursus des élèves. Ce qui explique selon lui, en grande partie leur baisse du niveau actuel et qui compromet leur chance de s’intégrer dans le monde du travail avec des connaissances aussi amputées. M.Messeguem, solennel, demande aux responsables du CNAPESTE de « prendre leurs responsabilité ».