Les dirigeants du front Polisario sont loin d’être impressionnéspar le discours musclé du roi du Maroc dans lequel ce dernier a exclucatégoriquement toute possibilité d’une solution du conflit en dehors de lalogique makhzenienne basée sur la «marocanité» de ces territoires occupés.C’est du moins ce que suggèrent les propos dédaigneux du ministre sahraoui desAffaires étrangères, Mohamed Ould Salek.
Dans une conférence de presse animée de matin, à l’ambassadede la RASD, il n’a pas hésité à qualifierles discours du roi de «misérable». «Le discours du roi du Maroc est unnon-événement pour nous. C’est un discours misérable et c’est le moins qu’onpuisse en dire. Il incarne l’idiotie et l’imprudence dans tous leurs sens», aréagi le MAE sahraoui, non sans omettre de pointer le rôle négatif de la France.
Pour rappel, M6 a déclaré dans son discours célébrant la «marcheverte» que la résolution de la question sahraouie «n’est pas possible en dehorsde l’initiative marocaine d’autonomie».
Pour Ould Salek, ce discours est un «non-événement et que le processus du règlement du conflit duSahara Occidental sera poursuivi comme l’a établi le Conseil de sécurité deNations unies».
Le ministre sahraoui des affaires étrangères a mis en garde leMaroc contre sa stratégie de tension, soulignant que la patience du peuplesahraoui a des limites. «Nous disons au roi du Maroc que le peuple sahraouiest prêt à tous les défis et lui affirmons que la seule solution est de cessersa colonisation du Sahara Occidental, de retirer ses troupes de nos terres,d’arrêter son agression barbare contre le peuple sahraoui et la spoliation deses richesses», a déclaré Ould Salek. Et d’ajouter : «Le Sahara Occidentalet son unité territoriale sont une ligne rouge à ne pas franchir».
Il en veut d’autant plus que «l’entêtement du roi du Maroc» quicontinue à bafouer l’accord signé par son père après seize années de guerreentre les armées sahraouie et marocaine et à piétiner les résolutions desNations unies, «le conduira vers les abysses et son peuple vers plus depauvreté et d’ignorance».