Il est de retour ! Amar Saïdani que certains commentateurs ont pratiquement enterré du fait de son absence prolongée sur la scène politique lui qui était habitué à crever les écrans, arrive. Et, tout porte à croire qu’il ne le fera pas sur la pointe des pieds comme on le susurre çà et là puisque le chef du FLN va signer son retour par la réunion du bureau politique dimanche prochain histoire de fixer l’agenda de son parti.
Deux jours plus tard, Amar Saâdani soit le 5 octobre, réunira les secrétaires de mouhafadha. De fait, l’homme qu’on disait fini sonne plutôt l’alerte de la mobilisation en prévision notamment du double scrutin législatif et municipal prévus en 2017. Et connaissant le tempérament de Saâdani il va sans doute passer en revue toute les questions qui agitent le landerneau et répondra à ses détracteurs notamment les mouvements de redressement de Abderrahmane Belayat et Laâyachi Daâdoua, qui pensent à, tort que ses jours à la tête du FLN étaient comptés.
Politiquement, la sortie médiatique très attendue de Saâdani sonne comme une mise en branle de la machine électorale pour le parti majoritaire qui aura à cœur de garder sa suprématie dans toutes les assemblées élues. Du coup, les amateurs des pronostics politiques vont devoir revoir leurs analyses basées sur la prétendue fin de mission de Saâdani.
Le grand oral
En effet le retour sur la scène de l’homme fort du FLN suggère fortement qu’il reste un personnage influent dans la sphère décisionnelle malgré la pluie de critiques qu’il a essuyée jusque-là. Les journalistes vont certainement «savourer» le moment en ce sens qu’Amar Saâdani connu pour sa faconde ne se fera pas prié pour tirer à vue sur tous ceux qui lui prédisaient une fin de mission.
Sans doute aussi qu’il exploitera cette tribune de rentrée politique pour expliquer sa longue absence qui, il est vrai, a suscité de longs commentaires. Il pourrait également s’exprimer sur le silence de son parti face aux graves déclarations du président de l’Association française de victimes du terrorisme (AFVT), Guillaume Denoix de Saint Marc, qui avait qualifié les attentats des moudjahidines durant la Révolution au terrorisme contre l’armée coloniale à des actes terroristes.
Messages tous azimut
Ce sinistre personnage a débité cette monstruosité lors de son intervention à une cérémonie officielle organisée le 19 septembre dernier aux Invalides à Paris. En l’absence d’une réaction du FLN, Mme Zohra Drif-Bitat, a dénoncé cette attitude lors d’une conférence de presse tenue le 25 septembre. Saâdani aura donc l’occasion d’expliquer pourquoi ni lui ni la direction de son parti n’ont jugé utile de répondre aux balivernes de Guillaume Denoix de Saint Marc.
Plus généralement, et au plan local, la réapparition de Amar Saâdani va sûrement donner un peu de relief à une scène politique en pleine léthargie. Qu’il s’agisse des partis proches du pouvoir ou de ceux de l’opposition, on ne les entend presque pas mis à part les formations islamistes qui ont profité des mésaventures de Mme Benghabrit pour surfer sur la vague des «constantes» soit disant menacées histoire de lancer leur campagne électorale.