Lamission du FMI, qui a séjourné en mars dernier en Algérie a rendu public mardiune sorte de premier jet de son rapport sur les perspectives économiques mondiale,en attendant le rapport final prévu pour courant mai.
Quid de l’Algérie ? Mesurédans sa rhétorique, le pré rapport fait ressortir que des indicateurs comme lacroissance, l’inflation, le chômage, le déficit budgétaire, traduisent une économieen situation de grande fragilité avec des perspectives d’évolution assezpessimistes. Le FMI prévoit unralentissement de la croissance en 2017 en tablant désormais sur untassement de la croissance à 1,4% contre 2,9% prévu en janvier. Cette tendancebaissière se maintiendra en 2018 à 0,6%, selon les mêmes projections.
LaBanque mondiale, dans son dernier rapport sur la région MENA avaitexpliqué lundi que la baisse prévue de la croissance en Algérie serait lerésultat du « rééquilibrage des finances publiques dans un contextebaissier des cours de pétrole qui exige une réduction et unerationalisation des dépenses publiques » Cet assainissementa un effet positif en cela qu’il va aider à réduire davantage les déficitsbudgétaire et compte courant de l’Algérie, en revanche, il vas’accompagner d’une baisse de la croissance qui a été longtemps tirée parla dépense publique, elle-même tirée par la fiscalité pétrolière.
Ausujet de l’inflation, l’on apprend dans le pré rapport que le FMI a ajusté à lahausse ses prévisions à 6,4% en 2016 contre 5,9% prévu auparavant etprévoit un taux de 4,8% en 2017 et 4,3% en 2018. Lesolde du compte courant a représenté -16,4% du Pib en 2016, un peu plus quece qu’a projeté le FMI dans ses prévisions actualisées de janvier à -15,1%.
Ledéficit du compte courant devrait ensuite se réduire davantage à -12,3% en 2017 et à -10,2% en 2018. Le gendarme mondial de la finance prévoit égalementune hausse du chomage en 2017 à 11,7% contre 10,5% en 2016. Ce taux devraitprogresser en 2018 à 13,2%.
Le FMI,tout en mettant en évidence « la résilience » de l’Algérie au choc pétrolier, préconise la poursuite du redressementdes finances publiques de l’Algérie, avec un rythme plus accru, étant donné son niveaubas d’endettement et ses avoirs appréciables en réserves de change. Selon le FMI, l’Algérie pourrait envisager unegamme plus large d’options de financements, y compris les empruntsextérieurs et la cession d’actifs publics.
Le défi pour les autorités financièresalgériennes consiste donc à choisir une combinaison de politiques économiques quifacilite l’adaptation économique durable au moindre coût en termes de croissanceet d’emplois, avait conclu le FMI.